dimanche 28 octobre 2012

BBC - Didier Bocquet Interview



Pic by Didier Robin
Pic by Didier Robin


Long Silence (le poids de l’Administration sans doute….) et (quand on y croit plus)… dans l’obscurité de la petite salle… une vibration, un zzz profond caractéristique, avec juste le point rouge. Hey… c’est un ampli ça !!!

… Pleine lumière : ‘Tout le monde est là ?’.

En face, t’as BBC… à 1 mètre !


Keep on Moving.




Didier bonjour… Avant toute chose, je me suis laissé dire qu’un de tes péchés mignons, était de faire le guitariste incognito dans les baloches obscurs du côté du Château Blanc, où systématiquement après les riffs, tu règles tes comptes à coups de gifles… Rassures-moi, il n’y a rien de vrai dans tous ces ignobles racontars ….


Bonjour ! Well, heu… Je suppose qu’il s’agit d’une rumeur colportée par une certaine presse de la (rive) Droite ! Même si le vieil adage « Il n’y a pas de fumée sans feu » est à mon humble avis, une totale ineptie, force est de reconnaître qu’une partie de cette légende trouve sa source dans mes origines « Rive Gauche ». J’ai en effet grandi dans la banlieue rouennaise, à une époque où les orchestres sévissaient encore à l’occasion des fameux bals du 14 juillet, avant qu’ils ne soient remplacés par ces horreurs nommés « disco-mobile ». A Saint-Etienne du Rouvray, c’était souvent le groupe « Mardi Sous La Pluie » qui se produisait. Certains des musiciens de cette formation étaient des types dans le milieu rock rouennais (ancien de Rotomagus) et j’attendais toujours avec impatience les morceaux les plus rock qu’ils balançaient entre deux daubes…. On s’approchait le plus possible de la scène pour voir le matos, guitares, amplis etc…. On reculait ensuite dès le début de l’inévitable bagarre entre bandes qui clôturait traditionnellement des festivités. On regardait ça de loin, puis on rentrait chez nous….




2) Rouennais et 10 ans de BBC donc, et aujourd’hui, un « vrai » premier disque. Peux-tu nous raconter l’histoire de votre nouveau-né ?


C’est d’abord l’histoire d’un disque qui n’aurait logiquement jamais dû voir le jour. BBC s’est formé fin 2002, après près de dix années volontaires d’abstinence musicale pour moi, suite à la séparation de Tweed. Je n’ai pas trop envie de préciser les raisons qui m’ont redonné l’envie, c’est un truc qui ne regarde que moi. On va donc la faire courte : l’idée de base de BBC, c’est tout d’abord de monter un trio (« three is a crowd »…) et de répéter sans objectif précis. « Do it and have fun » donc ! Sauf qu’au fur et à mesure, je me suis laissé convaincre par Chris et Vince, respectivement bassiste et batteur, qu’il n’y aurait rien d’incongru à ce que le groupe prenne l’air et se produise ailleurs que dans le studio de répétition. C’est donc début 2004, je crois, qu’on a joué pour la 1ère fois au Brooklyn de Rouen, qui a depuis été rasé pour laisser place à l’arène Kinder. Comme nous ne sommes pas des stakhanovistes du live à tout prix, on ne peut pas nous reprocher d’avoir saturé les oreilles des normands de par nos trop nombreuses prestations. Personnellement, un concert par-ci par-là, pas trop fréquemment, est un bon rythme. On a suffisamment donné au siècle dernier pour maintenant préférer faire un bon set de temps en temps d’un côté, et bosser les morceaux et les enregistrer de l’autre.
L’idée de finalement sortir un « vrai » disque, comme tu dis, est apparue comme une évidence, non pas pour « laisser une trace dans l’histoire » (laissons ça aux autres), mais pour garder une trace de BBC, un truc sans prétention, un assemblage de titres courts, une image assez fidèle du groupe. Bien sûr, comme on est en trio, je n’ai pu m’empêcher de rajouter quelques pistes de guitare çà et là, et quelques nappes de clavier… joué avec 1, 2 ou 3 doigts maxi, mais, au final, l’ensemble correspond assez bien à la façon dont le groupe sonne sur scène. On peut dire que c’est un disque enregistré à la maison en quelque sorte, puisqu’à l’exception d’un titre, tout a été réalisé au studio dans lequel on répète, avec la complicité et les conseils avisés de Pierre Loiseau, le « gardien du temple ».



BBC Pic Sleeve


3) L’album cartonne (ce qui est normal, au vu de sa qualité), et rappelle à qui veut bien l’entendre, que ce n’est pas parce qu’une salle de concert ferme, que Rock in Rainy City is Dead. Qu’elle est ta vision du Rock d’à Rouen ?


C’est vrai qu’on en a vendu au-delà du prévu, l’idée au départ était juste d’éviter de perdre de l’argent, et il nous en reste moins d’un cinquantaine d’exemplaires, mais comme le disque n’a pas été tiré à 100.000, ça relativise le succès !!! Ceci dit, pour un groupe comme BBC, le succès d’estime est essentiel, c’est ce qui fait plaisir et on ne sera jamais blasés de bons échos recueillis dans la presse ou sur le net. Par exemple, les 2 papiers passés dans Rock’n’Folk nous ont comblés car, même s’il est de bon ton de critiquer cette institution rock’n’rollienne, ça reste quand même une sacrée référence, et s’ils disent grand bien de BBC, c’est qu’ils le pensent sincèrement.

NDLR : Voici ce que dit la presse : Dans la tradition initiée par les Dogs, ce trio rouennais excelle dans une power pop de très bonne facture, comme en atteste les sept titres de "Men From this Town", mini-LP publié chez Start! records. (Rock & Folk n° 523 - mars 2011)
et aussi : S'inscrivant dans une tradition qui valut à la scène rouennaise sa notoriété, BBC est un trio formé de trois rescapés de diverses formations locales. Son premier album plonge ses racines du côté du garage sixties et du pub-rock pour affirmer une certaine vision du rock, sans fioritures et sans complexes, où les guitares font la loi et où la fibre anglophile est conçue comme une né cessité. Refusant des reprises trop prévisibles, l'enregistrement a le mérite de mettre en avant des compositions personnelles qui ne manquent ni d'énergie, ni de style. (Rock & Folk n° 525 - mai 2011)


Pour ce qui est de Rouen, c’est vrai que l’Age d’Or est passé, mais c’est inéluctable et il est totalement inutile et improductif de passer son temps à regretter la belle époque (même si c’est vrai qu’elle était sacrément belle !) On a eu la chance d’avoir un des meilleurs groupes rock au monde avec les Dogs (si, si, n’en déplaise aux fans de Coldplay ou U2 !) qui ont permis l’émergence d’un tas de bons groupes, mais voilà, tout ça est fini, terminé. Donc, sauf à rester nombriliste, il faut tirer un trait sur cette époque, ce qui ne veut pas dire oublier, et regarder ce qui se passe aujourd’hui. Il y a toujours des groupes actifs et super intéressants, et il y aura toujours des gamins pour monter un groupe à 16 ans, il y en a encore, même si c’est parfois compliqué de trouver des endroits où jouer.

Quant à la fermeture de l’Exo7, je ne suis pas de ceux qui ont pleuré à chaudes larmes, même si j’ai trouvé ça un peu triste. Bien évidemment, c’est toute une tranche de l’histoire du Rock rouennais qui disparaît, mais cette salle ne proposait plus grand-chose aux groupes locaux depuis bien des années, et l’arrivée du 106 peut, à mon avis, créer une réelle émulation si ses responsables ont la volonté, ce que je crois. Cet endroit a déjà fait l’objet d’attaques alors qu’il est encore en période de rodage, Wait and See !!! Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes personnes qui critiquent le côté « officiel subventionné » du 106, et qui, d’un autre côté, se mettent en association pour quémander quelques subventions auprès des collectivités locales afin de sortir leur album…

Moi, je préfère que les endroits soit subventionnés plutôt que les groupes, et je n’imagine pas un seul instant coller le logo de telle ou telle institution sur la pochette du prochain BBC en remerciements de quelques €uros.

Profiter des structures existantes n’empêche pas de rester indépendant.


106


4) En attendant l’exil suisse, as-tu prévu de présenter le disque sur les scènes extérieures ?
Si oui, lesquelles ?



On a terminé la tournée mondiale 2011 par un bon concert à la Féline de Paris, après un passage au 106 où l’accueil a été bon, tant au niveau de l’équipe du 106, que du public. En 2012, nous nous somme retirés dans un monastère pour préparer l’album. Non, sérieusement, comme je l’indiquais plus haut, BBC n’a pas vocation à écumer tous les bars rock de France (bon, ok, on est un peu fainéants là-dedans….) et on préfère un bon concert de temps en temps plutôt que de multiplier les plans « galère » où tu passes tellement ton temps à courir après tout, qu’il ne t’en reste plus pour le plaisir de jouer.
Maintenant, ça ne veut pas dire qu’on refuse tout, mais on veut désormais au moins avoir l’assurance de jouer dans des conditions potables et d’être accueillis par des gens sympa, ça n’est pas trop demander, non ? On espère également être présents dans quelques festivals l’année prochaine, mais les programmations vont vite arriver, alors, avis aux amateurs, on est preneurs !!!


BBC
préparation du second disque.... pas triste...


5) Qui sont les gens de Start! ?


Les gens de Start sont encore un trio !!! On a choisi ce nom en référence à un titre d’un autre trio, infiniment plus connu que BBC, 100% british, avec un nom également en 3 lettres, dont la 1ère était un J et la dernière un M. … il n’y a pas eu de volonté de créer un label, c’était juste circonstanciel, mais après tout, pourquoi ne pas laisser la porte ouverte à d’autres projets éventuels ? Là encore « Wait and See » (tiens, ça ferait un bon titre d’album…).


Wait and See


6) Malgré un son résolument électrique et énergique, carrément rock (plus que lors de certaines productions passées), novateur (qu’une remarquable qualité d’enregistrement favorise, quelle pêche !), le disque donne une sensation de continuité, on retrouve le fil rouge, et ce, dès la première écoute… En maintenant 30 ans de musique (Didier est né le 26 juillet 1911) as-tu été tenté parfois de prendre des chemins différents, écouter les modes, ou encore faire des expériences un peu à contre courant (je pense ici au travail de certains de tes collègues rouennais…)… ou d’autres choses encore ?


Naaaaan, rien de tout ça !!! Je suis plutôt du genre fermé à l’éclectisme, limite sectaire, c’est du moins ce que l’on dit souvent de moi, même si je pense que c’est légèrement exagéré… (J’adore, à mon tour, exagérer un peu…).
Écouter des trucs nouveaux, mais… il faut que j’accroche dès le départ, sinon je passe vite à autre chose, pas envie de perdre mon temps à écouter des trucs qui ne me procurent pas aussitôt l’envie d’aller plus loin, alors que la vie est courte, et que je n’ai pas encore fait le tour de ce qui a pu sortir d’intéressant pour moi dans les 60’s et les 70’s !



Didier




7) Le prochain, c'est un triple live avec l'arrivée de Rick Wakeman dans le groupe, c'est ça ?


Le prochain ne sera ni triple, ni live, ni avec Rick Wakeman qui a décliné l’offre vertigineuse qui lui était faite, qu’il aille au diable !!! Compte tenu de sa défection, on a fait appel a un clavier, sans encore vraiment savoir si on l’intégrera sur tous les morceaux. 8 titres sont déjà en bonne partie enregistrés, il en reste 6 ou 7 à faire, et on prend notre temps… Le monde ne nous attend pas vraiment, ah, ah, ah !!! Si ça roule, sortie prévue avant l’été 2013, aux formats VINYLE et cd, selon le budget dont on disposera.

To be continued… Merci pour les questions, et désolé d’avoir mis plus d’un an (1/2 ?) pour y répondre !




Arghhh… qu’est ce qu’un an et demi, mon cher Didier, quand on navigue dans l’intemporel?

Parce que moi, je dis :

Dans 100 ans, on dira :

« Y’avait Jam... Jam...et BBC! ».



Everything’s Alright !







Remerciements éternels







Copyright L'Illustration Musicale octobre 2012 / Didier Bocquet - BBC.

vendredi 31 août 2012

77' Blythe



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A l’heure où les podiums annoncent à grand renfort de chaînes et de tartans le retour du punk, j’ aimerais revenir sur des souvenirs d’enfance. De Nicolas Ghesquière à Jean Paul Gaultier le phénomène est partout, même la très chic Villa Medicis s’en est emparé. Ceci me fait sourire, le punk Avenue Georges V ? Pourquoi pas, ce n’est qu’une affaire de décalage… Après tout, c' est dans un numéro de Elle de 1977, conservé précieusement depuis toutes ces années que j' ai découvert ce phénomène. Nourrie aux Beatles depuis ma plus tendre enfance, ce fut pour moi un grand choc. Fascinée, ce fut une révélation et surtout c' est à partir de ce moment qu' est né mon amour pour la musique, pour Ma musique. Je me souviens de ces filles le dimanche soir devant le Gibus et le Palais des Glaces. Quels concerts allaient elles voir? En attendant mon heure, je les enviais...

When the catwalks announce with a deluge of chains and tartans the return of the punk, I'd like to go back to childhood memories. From Nicolas Ghesquiere to Jean Paul Gaultier the phenomenon is everywhere, even at the so chic Villa Medicis. This makes me smile, punk Avenue George V? Why not, it's just a wave out of time... After all, it's in an issue of Elle of 1977, carefully preserved since all these years, that I discovered this phenomenon. Raised with the Beatles since my youngest age, this was a a shock treatment for me. Fascinated, it was a revelation and that's from this moment that was born my love for the music, My music. I remember the girls in front of Le Gibus and Palais des Glaces on Sunday evenings. What gigs were they going to see? Waiting for my hour, I envied them...


I Wanna Be a Free Platinum Blonde



On a tué la complaisance et ma vision des choses a changé. Les femmes ont un rôle prépondérant dans ce mouvement, elles ont quelque chose à dire et le revendiquent. Guerrières, amazones, exclusives, elles deviennent de vraies front-women. Tout le monde peut s' exprimer, pas besoin de maitriser telle ou telle technique, on parle peu et on agit...vite. L' arrogance est de mise, tout est dans l' attitude, le mouvement est codifié à outrance, utilisant le cliché comme étendard. La laideur à son paroxysme devient beauté. La "logique" du No Future c' est tout, tout de suite! Le mouvement est révolutionnaire, plus rien n' a été pareil par la suite: musique, graphisme, l' influence du punk est encore bien présente aujourd'hui. Le mot est galvaudé, donnant lieu à toutes sortes de clowneries, mais j' ose espérer que l' esprit est encore bien là! Paradoxalement le mouvement m' évoque une certaine forme de pureté et de naïveté dans laquelle je me reconnais. Et puisque tout est grave, rien n' est sérieux, j' ai choisi de l' illustrer avec mes Blythe...

Complacency has been killed and my vision of things has changed. Women have a dominating role in this movement, they have something to say and claim it. Warriors, amazons, exclusive, they become true front-women. Everyone can express itself, no need to master a particular technique, we speak little and we act...fast. Arrogance is here, everything is in the attitude, the movement is outrageously codified, using the cliché as banner. Ugliness in its paroxysm becomes beauty. The "logic" of No Future. That's everything, now! The movement is revolutionary, nothing was similar afterward: music, design, the punk influence is still very present today. The word is overused, leading to all sorts of clowning, but I dare hope that the spirit is still here! Paradoxically the movement reminds me a certain kind of purity and naivety in which I recognize myself. And because everything is grave, nothing is serious, I chose to illustrate it with my Blythe...

Fond d'écran


tartan


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Fasciner en faisant du moche, tout un programme. Enfin, du moche, ce qui était considéré comme tel à l'époque. Fallait voir les tronches des présentateurs de FR3. Les critères ont changé depuis. On n'est pas à une contradiction près, halte aux idées reçues: à la grande stupéfaction de l' establishment les punks appartenaient à la bonne société. Non seulement ils sont laids et grossiers, mais en plus ils sont riches. C’est insupportable…
Non, plus rien ne sera comme avant.
Si aujourd' hui je me suis bien adoucie, je ne peux pas renier une partie de moi. Oublier les séances photo au Père Lachaise, où l' on se laisse enfermer pour la nuit, le premier train du matin pour passer l' oral du bac. Les pochettes de disques, avec pour seuls outils, une photocopieuse, des feuilles de Letraset et une paire de ciseaux, les cahiers de collages, les K7 où l' on enregistrait les premières émissions de radio libres et qui circulaient à l' inter cours, les fanzines, les concerts improvisés et organisés sur un coup de tête, les boutiques de Pigalle, et les friperies bien sur. Je porte toujours cette veste en autruche trouvée un petit matin dans une poubelle, magnifique et de très belle facture: à qui appartenait elle? Tout cela est arrivé grâce à cet article lu dans Elle: un bouleversement tient souvent à très peu de choses. J' avais 12 ans mais j' ai été marquée à jamais. La contradiction ça me connait, mes gouts ont évolué mais tout cela fait partie de moi.

Fascinating by uglyness, such a program. Well, what was considered as such at the time. You should have seen the grotesque presenters' faces on TV screens. Times have changed from then. A contradiction more or less, stop to easy ideas: It's a deep bewilderment for the Establishment the punks belonged to the good society. Not only are they ugly and rude, but also increasingly they are rich. That's unbearable...
No, nothing will be the same again.
If today I am softer, I can not deny that punk is part of me. Forget the photo shoots at Pere Lachaise, where we let ourselves locked for the night, waiting for the first morning train to pass my school diploma. Record sleeves, with for only tools, a photocopier, Letraset transfers and scissors, the tapes where we recorded the first free radio programs which we exchanged at school, the fanzines, improvised gigs organized on an impulsive act, Pigalle stores and thrift shops of course. I still wear this ostrich jacket found an early morning in a trash can, magnificent and very well-made: to whom belonged it? All this happened after reading this article in Elle: a revolution is often due to not much. I was 12 it was a gun forever. I'm familiar to contradiction , my tastes have changed but all of this is a part of me.



Hot Summer


PulloverHole

Electricit-2


Décalage donc, et si le punk était arrivé à la mauvaise époque? Ceux qui l' ont vécu ont eu de la chance, je suis un peu trop jeune pour ça et de toute façon, j'ai toujours pensé que j' étais née à côté de la plaque : j' aurais aimé entrevoir la vie au début des années 50 pour pouvoir connaître l'explosion créatrice de la deuxième partie des sixties, mais cela est une autre histoire... Si le punk est toujours aussi populaire aujourd'hui, et ne s'éteint pas, je pense que c'est parce qu'on avait affaire à un mouvement totalement ant-garde. Si l'ont met de côté tout le folklore qui s'y rattache, il s'impose aujourd'hui comme une vérité indispensable. Nihiliste, réduit au strict minimum, débarrassé de tout superflu, c'est avant tout un état d' esprit. D'une lucidité extrême, les punks ont été des précurseurs sans le savoir. La deuxième partie des années 70, en comparaison de ce qui se passe aujourd'hui, était une époque bénie. Bizarrement, en ce moment, alors que tous les éléments sont présents pour une nouvelle révolution, il ne se passe...pas grand chose.
Ce retour du mouvement n'est peut être pas seulement un phénomène de mode éphémère (j'ose l' espérer) et n'est probablement pas si innocent que ça. Alors: Punk's not dead?
Exact. Pour toujours!

It's like a clock out of adjustment and I ask myself if punk arrived at the bad time. Those who lived it were lucky, I am too young for that and anyway, I always thought that I born at the wrong period: I would have loved to glimpse life in the early 50s to be able to know the creative explosion of the second part of the sixties, but that's another story...
If punk is still so popular today, and standing now, I think it's because we had to deal with a totally avant-garde movement. If we puts aside all its folklore, it stands out as the indispensable truth today. Nihilistic, performed only in its vital area, cleared of quite superfluous, it is above all a spirit. Due to an extreme lucidity, punks were precursors without knowing it. The second part of the 70s, by comparison with what takes place today, was a blessed period. Oddnes, in present times, while all the elements are present for a new revolution, nothing replace.
This comeback of the phenomenon, is probably not a short-lived fashion ( I dare to hope for it) and that don't seems so innocent. So: Punk's not dead?
Right. For ever!


I'm a Cliché




Red Star2





To Poly


OH ! BONDAGE ON YOU


C'est fulgurant. Notre gladiateur maison s'est fait étaler au deuxième round et ce qu'on a sous les yeux dépasse tout. Aucune montée en puissance, du direct. Ca bouge dans tous les sens. Mike a le look. Son hématome ne peut pas mieux tomber. La p'tite gonzesse boulotte gambettes et jupe courte de cuir gesticule comme un électron libre, insaisissable. Elle hurle haut. Elle est en permanence relayée par une autre nana au sax (aucun solo). Ils sont hyper jeunes. Leur public aussi. Des kids ont les cheveux très courts. Rodgert a 10 ans de plus. Beth a viré son soutif.

Et ces chansons ! D'une qualité exceptionnelle ! Pas une faiblesse ! Même (LA) chanson lente qui est superbe. I am a cliché. Moi aussi ! Tout le monde est cliché la-dedans ! Ca déménage d'un pur moment de bonheur à un autre dans une succession très vive. Faudrait qu'ça ne s'arrête jamais ! C'est trop bien !

Pas une seconde pour se reprendre. Une énergie incroyable. Poly Styrène ne te laisse pas respirer ! Elle n'en rajoute pas, pas besoin. Elle fait son truc, c'est tout.

C'est clair et destroy à la fois. Ca danse pas ! Ca bondit, ça respire, ça s'embrasse, ça bouge, ça 'Yeah !' à la fin de chaque titre, cris immédiatement couverts par l'attaque du suivant. Y'a qu'le lieu qu'est embrumé ! C'est le plus beau concert que j'ai vu de ma vie. Je dirais ça à chaque fois !

Laura Logic fait jaillir ses envolées de Sax. La sueur est partout. La libération totale. Y'a une communion. Des regards vifs et entendus. Tout le monde est pote, on ne peut échanger un mot. Trop de boucan.

C'est fini ? Nan... Sur 'Artificial' le bassiste fait une démonstration de sa classe naturelle. L'Angleterre s'est trouvé une âme.

Sortir du truc ! De l'air, par pitié de l'air ! Et à boire ! J'ai vraiment trop gueulé ! Un sifflement sourd, persistant ne lâche pas les tympans ! Aucune importance, faut passer à la suite, vite !!!

A l'arrière de la cooper qui se faufile difficilement dans la cohue, Beth a écarté les jambes. Peu importe qui conduit ! Peu importe si ses frères la matent du coin de l'œil dans le rétro (ou plutôt, tant mieux !). Sa culotte blanche est trempée. Elle n'en peut plus d'attendre le retour au bercail, ses mains ont des gestes mécaniques répétitifs nerveux de bas en haut de son corps. A chaque nouveau mouvement, elle relève un peu plus sa légère robe grise moulante. C'est insupportable !

L'arrivée est une libération. Elle me balance dans sa chambre. Elle veut que je la touche. Partout. Que j'admire et profite de sa sublime beauté. Elle veut s'assouvir. S'intimer au fond d'elle que rien ne peut lui résister. L'excitation communicative qu'elle a provoquée chez le jeune homme, doit lui être entièrement dévolue. Elle est la plus belle. La plus désirable. La plus tout ! Il faut qu'elle en soit sûre !
Il faut qu'elle se montre nue pour, si c'est possible, s'en persuader encore plus !

Que je la prenne aussi pour soulager ses pulsions récentes insatisfaites (ça la turlupinait depuis déjà un p'tit moment, en fait). C'est fait ! Le frenchie, c'est elle qui l'a eu la première !

******************
Beth a adoré !

Le lendemain au p'tit dej, elle m'avoue que le premier truc, elle n'avait pas tout compris, mais là, la prestation de X-Ray-Spex . Ca l'a scotchée !









To Poly


OH ! BONDAGE ON YOU


It's flashing. Our gladiator at home has been swept up in the second round and what is in front of me exceeds all. No rise in power, only direct. It moves in all directions. Mike's got the look. His hematoma can not be better. The short-legged plump woman in leather skirt, is like a free electron, elusive. she screams sharply. She is constantly relayed by another chick on sax (no solo). They are super young. Their audience too. Some kids have very short hair. Rodgert is 10 years older. Beth has removed her bra.

And those songs! Exceptional quality! Not a weakness! Even (THE) slow song is superb. I am a cliché. Me too! Everyone is cliché there! It moves from a pure moment of happiness to another in a speedy fierce succession. That should never stop! It's too much!

No time to recover. Incredible energy. Poly Styrene do not let yourself breathe! She doesn't give add, not need. She does her thing, that's all.

It's clear and destroy both. There is no dance! That jumps, that blasts, that kisses, that moves, that 'Yeah!' at the end of each title, immediately covered by the shrieks at the start of the next song. Only this place is in the smoke-screen. This is the best gig I've seen in my life. I say this every time!

Laura Logic soaring sax comes in spurts. Sweat is everywhere. It's total freeing. There's a communion. Some accomplice glances. Everyone's buddy, we can not exchange a word. Too much noise.

It's over? Nooooo ... On 'Artificial' The bassist makes a demonstration of his natural class. England has found a soul.

Out of there! Fresh Air, Some air for pity's sake! And a drink! I really screamed too much! A deaf whistle, persistent, don't give up my ears! I don't care, I need to move, quickly!

At the rear of the Cooper that winds with difficulty through the crowd, Beth stands with one's leg apart. No matter who drives! No matter if her brothers give a side glance in the mirror (or rather, that's fine!). Her white panties is soaked. She can no longer wait for the homecoming, her hands were with nervous gestures repeated mechanical up and down along her body. With each new movement, she lifts-up a little more her skin-tight grey dress. It's unbearable!

The arrival was a liberation. She swings in her room. She wants me to touch her. Everywhere. That I admire and enjoy her sublime beauty. She wants to be satisfied and satiated. To be sure in her heart that nothing can resist it. The communicative excitement that she has caused to the young man, must be fully devoted to her. She's the most pretty. The most desirable. More than everything She needs to know! She has to show herself naked for persuade herself even more!

I get the better of her to relieve her recent not satisfied urges (already since a little time). Done! The Frenchie, she was the first one!
******************
Beth loved it!

The next day at breakfast, she confesses that the first time she did not understand everything, but now, with the delivery of X-Ray-Spex. She joined.


Blythe3 Format

Texte extrait de la Genèse de l'Epingle de Christophe Orange - Editions Amalthée - septembre 2009
Tous droits reservés.

samedi 12 mai 2012

Brigade Internationale - Cécile Balladino Interview



Regard Extrême


REGARD EXTREME












8 mai 2012

Curieux accouchement que ce second Brigade... Une autre approche que la K7 Wallenberg, des textes et une mise en page réalisés fin 2010 (voire, bien avant - Philippe KAyzer) et un disque repoussé, repoussé ... jusqu'à la rupture. Et à partir de ce moment, tout va très vite : en quelques heures l'album est disponible sur le net, et là, c'est bien clair : ce sont eux. C'est du direct.

Brigade n'est pas un groupe facile d'accès (j'ai eu beaucoup de mal à m'y faire...), mais quand on est dedans depuis longtemps, c'est de la Magie immédiate.

Et alors, ces 7 inédits... somptueux ! Y'a pas, c'est un nouvel album.




Cécile, peux-tu raconter pour les lecteurs de l'Illustration Musicale l'arrivée de ce 2ème opus qui succède finalement assez rapidement au premier, puisqu'il n'aura fallu attendre que 29 ans pour pouvoir l'apprécier ?

Oh, c'est difficile. Et une longue histoire... avec l'arrivée d'internet je me suis rendu compte que BI avait touché plus de gens que je ne l'imaginais, pour moi ce n' était qu' une aventure de jeunesse. Quelque chose qui est né pendant mes années lycées. A l' époque on s'est fait plaisir avec ce groupe, il y a eu cette K7, très peu de concerts et c' était avant tout une histoire d' amitié...
J' avais quasiment oublié cet épisode de ma vie qui a été finalement assez bref, je suis passée en une journée de BI a MGR et me suis consacrée à d'autres choses aussi.

C' est en 2001, (découverte internet) que des gens m'ont contactée au sujet du groupe, j'en ai été la première étonnée. J'étais à ce moment là chef d'entreprise et je n' y ai pas plus prêté attention que ça. La musique faisait toujours partie de ma vie mais plus en tant que musicienne, j'en écoutais, c'est tout... Et surtout pas de coldwave, je n' ai jamais aimé ça...

Pour se faire (écouter de la musique) je me suis inscrite sur myspace sur 'invitation' de Jérôme (MGR). Je recevais autant, sinon plus, de messages au sujet de BI que de MGR, mais je ne me sentais pas, ou plutôt plus, concernée...

J'ai été contactée par Markos (Eirkti) qui m'a suggéré de rééditer la fameuse K7 sur support vynile. L' idée m'a séduite et j' ai accepté.
Dans le même temps, j' ai été contactée par Alex d'Insfrastition qui avait déjà sorti les rééditions, MGR mais les choses ne se sont pas passées tel que je l'aurais aimé. C'est pourquoi nous avons décidé d'agir autrement, plus en accord avec l'esprit original du groupe.

Celui qui m' a convaincue de ressortir ces bandes oubliées au fond d'une malle, c' est Toi. Mais ça, tu le sais aussi bien que moi...



Moi



Je suis assez surpris dans la mesure où (bon, c’est un avis personnel), ce second disque est supérieur à la K7 Wallenberg (‘Faithfull Night’ surtout, ‘Eye on the Volcano’ est assez extraordinaire également….). Est-ce à dire que ces titres n’existaient pas lors de la publication de la K7, où est-ce que cela a fait l’objet de choix ? Dans qu’elles conditions la K7 a t-elle été montée ?


Ces titres n' existaient pas au moment de la sortie de la K7, au moins pas sur support enregistré, ce sont pour la plupart des lives, des cessions de repets ou d' autres titres enregistrés avec celui qui est devenu notre batteur par la suite: Gilbert Correy, par l'intermédiaire de qui j'ai rencontré Jérôme et Daniel lors du dernier concert de BI...

Daniel


La K7, je n' en ai plus trop de souvenirs, moi lycéenne à Vernon, Olivier étudiant en médecine à Rouen, et Bruno futur instituteur et en fac à Paris, on était complètement hors du système...On ne connaissait personne dans le milieu de la musique et on ne cherchait pas à rencontrer quiconque: ce n' était pas notre monde.

Notre monde c'était celui des repets le samedi après midi dans le sous sol de la maison des parents d'Olivier, les diners chez Bruno le samedi soir et la vie étudiante.
On allait à des concerts bien sûr, surtout moi d'ailleurs. Je fréquentais beaucoup l'Exo7. Je me souviens de quelques concerts vu à Paris tous les 3, mais c'était toute une expédition... Ils étaient rares. La faune des concerts parisiens nous faisait beaucoup rire, nos plus grands fous rires ont été pendant des concerts...je me rappelle d'avoir vu New Order ou les Cocteau Twins (les trucs de l'époque) aux Bains Douches et d'un énorme fou rire... Les gens nous jetaient des regards noirs...

Pas notre monde, je le répète.

Midge



J'ai rencontré Midge Feld, je ne sais plus comment, et je le regrette, et nous nous sommes tout de suite très bien entendus. Il était à part lui aussi. C' est lui qui m a dit 'votre truc est extraordinaire, il faut le sortir en K7: je m' en occupe'.
Pour nous c' était le graal, on n' aurait jamais imaginé qu'un truc pareil puisse se faire, on ne jouait pas pour ça de toute façon...on n' a jamais pensé faire de la musique notre 'métier', c'était une passion tout simplement.

J' ai encore quelque part un petit mot de Midge qui m' écrivait 'ça va marcher' et ça a marché.
Il ne faut pas oublier le contexte de l' époque, on discutait par courrier manuscrits par exemple...

La K7, c'était quelque chose d'énorme, c'était aussi le début des 'radios libres'...
Il faut garder à l'esprit les 3 étudiants provinciaux, ce qui s'est passé par la suite a été extraordinaire, car complètement inattendu. tout se décidait très vite...

Cette K7, je ne me souviens plus trop des détails techniques : on avait improvisé un studio chez un copain je crois, ça faisait truc sérieux, on n' était pas habitués à ça...Puis Midge s'est occupé de tout. Je me souviens que ça (la fabrication de la k7) se passait vers la rue Monge, je n'y suis jamais allée, ni les autres d'ailleurs. ça ne nous intéressait pas. Je voyais Midge régulièrement chez lui, il me montrait les trucs, me les faisait écouter, et c'est tout.
Les autres titres existaient sur K7, je n'aurais jamais imaginé que ça puisse intéresser quelqu'un!

Vraiment une autre époque!


PulloverHole


Après la remise en selle de la page MySpace et son nombre considérable de visites pour un groupe qui a disparu depuis 30 ans, est ce que l’on peut dire que c’est cet intérêt toujours marqué pour la musique du groupe qui t’a décidé à sortir ces bandes inédites ?


Oui, les messages reçus aussi. Les discutions avec Toi évidemment... Je n'aurais jamais pensé à faire ça de moi même, les autres membres du groupe encore moins...



Il semblerait qu’il y ait eu un problème avec le label Infrastition, peux-tu évoquer cela ?

Cécile BI



Un problème?
non!

Une succession de problèmes!


Ca a commencé avec la réédition MGR dont je ne me suis pas occupée, j'avais donné mon autorisation à l'époque sans plus me formaliser, vu la façon dont ça m'avait été présenté, je pensais à un message de fan aux projets nébuleux... J' étais prise par d'autres choses beaucoup plus importantes et je n'ai pas suivi l'affaire. Un jour on m'averti qu' il y a une réédition de MGR, première nouvelle, il s'était passé tellement de temps depuis ce mail...
Je contacte le label pour avoir des explications: pas de réponse...
c' est au bout de plusieurs semaines et après avoir parlé de contacter mon avocat qu'il m'a répondu que j'avais donné mon autorisation, ce qui était vrai, mais j' avais complétement oublié... Je ne sais pas quand est sortie cette réédition, j' ai fini par obtenir quelques exemplaires pendant l été 2009, je crois.

Ils étaient sous blister, j' ai ouvert et vite refermé...les pochettes ne m'ont pas envie d' aller plus loin. De toute façon la musique je la connais...
Quelques temps après, j'ai offert les deux volumes (toujours sous blister) à un ami et il m' appelle le lendemain me disant que ma blague était bien bonne mais que les CD sans musique dessus ça l’intéressait moyennement!

Je n'ai rien compris et je me suis rendue chez lui pour écouter voir ce dont il s 'agissait. En effet les cd étaient bien estampillés MGR mais il n' y avait rien dessus. On a écouté tous les CD et là, c' était le grand n' importe quoi: il y avait même de la musique de bal portugaise sur quelques disques. Je les ai gardés; c' est collector!
J'en ai parlé à Jérôme qui a confirmé ce que je soupçonnait, le 'label' ne se préoccupait pas des groupes. Des nouvelles après la sortie des rééditions, il n'en a jamais eu. Des chiffres? encore moins... J'ai posé la question, j' ai reçu une vague réponse. Un chiffre bien maigre, il a répondu on en a vendu 500, je crois... Même pas capable de donner un chiffre exact... Ceci explique, je pense, pourquoi Jérôme a continué avec un autre label par la suite, il faudrait lui poser la question.

JA


Tout ceci explique pourquoi je trainais beaucoup des pieds à cette idée de réédition chez Infrastition. Les discutions avec les autres groupes aussi...
Autant tout avait été clair, précis, et fait avec passion avec Eirkti, autant là c'était l' inverse... Je passe les détails, mais les CD remixés n' étaient jamais les bons, la pochette idem, beaucoup d'envois, pour peu de résultats intéressants...

J'ai trainé aussi, car je ne sentais vraiment pas cette histoire...


La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ça a été le dernier envoi de la maquette de pochette qui n'avait toujours pas respecté nos instructions, avec une réponse 24 heures plus tard, et encore le même disque 'je suis désolé, c'est une erreur etc...'

Mais notre décision était prise!

J'ai regardé les différentes productions du label, elles sont nombreuses, et je n' y retrouve pas l'esprit de l' époque...Je n'avais pas envie de ça.

Bien entendu il n'a jamais été question de contrat, même pas d'une somme symbolique: tout pour le label comme si c'était une évidence. Je n'ai jamais vu ça...

Nous en avons eu un en bonne et due forme chez Eirkti et quand on connait les difficultés que traverse la Grèce, c'est d' autant plus remarquable...

Alors pourquoi offrir des bandes à un label qui ne respecte pas les groupes, autant les mettre en écoute gratuitement sur le net: ça correspond plus à notre état d' esprit. Je suis ravie que ça se passe comme ça et juste désolée pour ceux qui espéraient un support CD. J'espère qu' après avoir lu ces mots ils nous comprendront..


Donc, si j’ai bien compris, les temps changent mais les méthodes restent les mêmes : j’en avais discuté avec Ed Banger, le leader de Nosebleeds en 78 à Londres après le split de son groupe (Rabid n’a jamais versé une royaltie au band alors que le 45 tours s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires quand même) et qu’il ne pouvait plus vivre.

Nosebleeds

Objectif, une accumulation de noms dans un style donné, et hop, que je te compile ça n’importe comment (parfois avec juste une nouvelle image….), titres dans le désordre, mélanges des différentes périodes dans la carrière des musiciens (fusillant au passage ‘l’esprit’), mais ça ne fait rien, tant que ça rentre… As-tu ce sentiment ?
Pourquoi est-ce que personne n’en parle jamais de ça ? Le grand n’importe quoi, ça a quand même certaines limites, non ?


Oui c' est exactement ça...
Pourquoi les groupes ne parlent jamais de ça? Mais nous en parlons entre nous...
arf, je bois un coca, ça donne soif...

Les groupes n'en parlent pas par pudeur je pense...et aussi c'est certainement pour eux la solution la moins pire. Pour ma part, je m'en moque, j' ai une autre vie maintenant, et la page musicienne est définitivement tournée, et ce depuis longtemps... Un disque de plus ou de moins, ça ne changera absolument rien à ma vie. Ce qui est important à mes yeux c' est d'avoir vécu ces aventures de l'intérieur, pas le support matériel, et ça: personne ne pourra me le voler.

Quoi que les autres en pensent ou en disent, je m'en moque: ce milieu n' a jamais été le notre. Aussi bien pour BI que pour MGR...

Le grand n'importe quoi à ses limites: oui, dans tous les domaines! Le cas Ed Banger c'est un parmi tant d'autres: ces musiciens je les respecte.
Même Iggy Pop a parlé de ses problèmes avec les labels il y a quelques jours...

Iggy Pop: "Tout ce qu'une maison de disque a fait pour moi, c'est m'humilier"

Iggy


Je ne prends pas pour IP attention là, mais ça illustre bien tout ce que je pense de cela...






Bruno

Es-tu restée en bons termes avec Olivier et Bruno ?
Que sont-ils devenus ?


Je n'ai quasiment pas revu Bruno et Olivier depuis la fin du groupe, j'ai enchainé directement avec MGR et déménagé. On s'est revu à un concert de MGR à Rouen brièvement, puis j' ai du passer un moment avec Bruno au début des années 90 à Vernon, en sortant d'un train. Il m' a offert un disque auquel je tenais particulièrement. Bruno est maitre des écoles tout près de chez moi, on s'est parlé au téléphone il y a un an ou deux. C' était comme si c'était hier. Ses enfants ont hérité de son gout pour la musique et jouent dans un groupe. Je crois même qu'il participe...

Olivier est médecin dans le Perche je crois. Je pense qu'il a totalement tourné la page. Fait très troublant, il a cherché à me contacter juste le jour où la décision de mettre ces enregistrements a été prise. Comme quoi les liens entre musiciens d'un même groupe ne se brisent jamais: c' est tellement fort. Cette aventure a ceci de positif qu' elle nous a rapprochés.

Nos chemins se sont séparés il y a longtemps, mais nous ne sommes pas fâchés, quand à une réunion ambiance anciens combattants, je ne sais pas si c'est mon truc...
Tiens, ça me fait penser que je dois un restaurant à Jérôme pour ses 50 ans, la dernière fois où on s'est vus, c'était pour mes trente ans!

Ca sent la fin de vie ce genre de retrouvailles, hors je suis à l'aube d'une nouvelle vie en ce moment: contraste!


Olivier



Dans le livret, tu évoques l’historique du groupe et les évènements marquant de sa brève carrière. J’aimerais en savoir un peu plus sur les rapports humains qui régnaient au sein du gang. On dit que c’est très compliqué, un groupe, était-ce le cas ici ?


Je n'ai que deux expériences de groupes, et j'ai aussi fréquenté pas mal d'autres groupes d'assez près. C'est vrai que ça peut être compliqué, surtout quand ça commence à marcher, il faut savoir mettre ses egos de côtés au profit du groupe.
Je n' ai pas vécu cela avec BI, les rapports étaient excellents, je n'ai que des bons souvenirs. C' était vraiment une histoire d'amitiés étudiantes et on ne se prenait pas du tout au sérieux. Tout ce qui nous arrivait n'était que de bonus, de l'inattendu de l'inespéré...On vivait dans l'instant, et l'époque était joyeuse et insouciante...
Je ne me souviens pas d' une seule engueulade ou conflit...
On ne buvait pas du tout d'alcool, ça aide aussi. Vraiment le souvenir global que j' en ai c'est qu'on s'amusait beaucoup, même si ça ne se voit pas forcément sur les photos. Je vais peut être me répéter mais on ne se prenait vraiment pas au sérieux...
Je pense qu'on était plus impressionnés par les fans qui venaient nous parler qu'il ne l'étaient eux mêmes...

Un musicien c'est un être complexe bien souvent: capable de monter sur scène sans retenue ni appréhension mais aussi réservé et timide dans la vie quotidienne. La plupart de ceux que je connais sont ainsi...

Mais je m'égare: non ce n' était pas compliqué du tout. J'en garde un souvenir très positif; on était assez naïfs et innocents aussi, musicalement parlant...


Brigade Flyer


J’avais évoqué avec Alan Lee Shaw dans ces colonnes, le fameux album manquant des Maniacs. On a le sentiment que le temps ne compte pas, et qu’il suffirait de brancher à nouveau une guitare et hop, tout repart. Lou Reed l’avait dit aussi lors de la brève reformation du Velvet, ‘on est reparti là où on s’était arrêté’. Que ce soit pour Brigade ou MGR, j’aimerais ton sentiment là-dessus.

Je n' ai pas du tout ce sentiment, ça rejoint ce que je disais tout à l'heure. les reformations de groupes ne me font pas rêver, la magie de l' instant, de l'époque a disparu... Si mes deux groupes se sont séparés, c'est qu' il y avait des raisons, je m'exprime sous d' autres formes j'ai fait ça toute ma vie, en public ou en privé... La musique est l'expression d'une certaine créativité, de sentiments, mais il y a d' autres manières de les communiquer. Je préfère privilégier un certain Art de vivre. ça peut se trouver sous différentes formes. et en rebranchant un clavier, j' aurais l' impression de régresser... Malgré 17 ans de piano classique, je ne suis pas une grande musicienne, j'ai d'autres choses à vivre: la vie est courte. Je pense avoir fait le tour de la question musique.

Sans regrets, ni amertume.

Je crois que je ne suis pas une nostalgique dans l'âme...

On m'a souvent dit que j'étais une romantique, ça me faisait hurler, mais je crois que ce n'est pas faux...




C5



Brigade semble avoir ‘marqué’ à vie un bon nombre de personnes. Un truc très primal, qui s’incruste. Quand tu créé, quelle est ta démarche ? Une longue gestation ou plutôt des éclairs qu’il faut réaliser très vite, dans un souci de percussion ? Les idées te viennent comment ?
Travailles-tu aujourd’hui de la même façon qu’il y a 30 ans ?



Je ne sais pas comment les idées me viennent, j' en ai en permanence... plusieurs par jours bien souvent. il est difficile de répondre à cette question correctement. Je pense être toujours la même qu'il y a trente ans au fond, l'expérience en plus. Je me suis ouverte aux autres aussi. ça c'est une des grandes réussites de ma vie, peut être ma plus grande. Car, ce n' était pas gagné au départ...

Je suis à la fois cérébrale et manuelle ce qui est parfois compliqué à gérer. Je réfléchis très longuement et j'agis très vite en général. Mes meilleures idées sont celles qui apparaissent comme ça, comme par enchantement. Dans ces cas là j' aimerais avoir une baguette magique pour qu' elles se réalisent tout de suite. Je suis très perfectionniste, à la limite de la maniaquerie, chaque détail compte et ce que je trouve intéressant c'est qu'il ne faut pas que ça se voie. Ce que je fais peut paraitre évident au premier abord, mais il y a plusieurs lectures pour un œil averti. Je n'aime pas le laborieux. Pour en revenir à la musique, rien ne m' ennuie plus qu' un solo de batterie qui sent les heures de travail. Le mot primal est très important, je n'y aurais pas pensé, mais il est très juste.

Il y a dans ma démarche quelque chose de presque physique, sensuel aussi. C'est difficile à exprimer...



As-tu la sensation que la création est en berne, et en particulier la création musicale ? Pour toi est-ce que d’autres formes d’Art ont pris le relai ?


Je ne suis pas au courant de ce qui se fait actuellement en musique, je me suis arrêtée aux années 70 je crois...plus sérieusement j' ai arrêté de m’intéresser aux nouveautés en 1994. alors je suis assez mal placée pour en parler. je regarde assez peu ce que font les autres, trop peu peut être. Je ne me suis jamais considérée comme une artiste, je n'aime pas ce mot, je le trouve présomptueux, et encore moins comme une critique d'art.

D'autres formes d' art peut être, je ne sais pas vraiment, il y a des gens qui font des choses qui me touchent, mais ils sont de plus en plus rares...

Finalement je me demande si l' art ultime ce n'est pas tout simplement les rapports humains. Réussir sa vie amoureuse par exemple: ça c' est un Art! le plus difficile certainement, mais c' est un réel achievement (je ne trouve plus le mot français: accomplissement?) être à l'écoute, échanger, découvrir, progresser, évoluer: voilà ce qui m'intéresse, et c'est assez nouveau pour moi.

Voilà ce que je considère comme un Art: un Art de vivre plutôt!




Cécile BI II


Après Eclectic, tu fais quoi ? On (pas de noms) dit que tu ne tiens pas en place, est-ce vrai ?

"on" dit vrai! Après Eclectic ça va déménager, au propre comme au figuré: Je vis, il me reste encore plein de choses à découvrir, d'autres continents, d'autres gens, d'autres modes de vie... Mes choix de vie, la musique et mes différents métiers m'ont empêché de voyager, c'est un grand regret...

Je ne suis pas une machine à crocheter, je suis une femme avant tout.

Je crois que j' ai enfin trouvé la sérénité, la vraie... Une certaine sorte de stabilité aussi. Vous n' êtes pas au bout de vos surprises, et je crois que tu es bien placé pour le savoir!






2012 est pour toi une excellente année, avec plein de choses qui arrivent, dont ce nouvel album, bien entendu. ‘L’avenir m’intéresse plus que le passé’, alors justement, comment l’envisages tu, ce fameux Avenir ?

A deux, ma plus grande révolution!




Copyright L'Illustration Musicale mai 2012 / Cécile Balladino - Brigade Internationale.


samedi 14 mai 2011

London '77 - An ordinary afternoon chronicle






Claire5







It always starts the same way : on saturday or weekday, it's the same . Ha no, a precision: on weekends, it's often worse ... the sparrows are more scattered ... Well, let's go, let’s go now
...

But no, we can not, Tim is missing. Tim or not, here we go ... Otherwise ... Otherwise what? We have appointment at the Windmill, he knows it. No matter, he’s already there. Okay, so this time, "let’s go" ... ok .. let’s go ....

Oh, I would like to be able to drive... that's true, I would feel above. But hey, I'm already very happy to be there. Tonight Adverts is here, Rodgert likes them because in the Adverts, there is Gaye. Everyone loves Bored Teenagers ... The Sniffin 'Glue opened the gig, but we don't find it anymore. Rodgert makes a point of honour to be in front us with his car. He’s so slow, that annoys/irritates Beth at the highest point. She's a fast girl, and she is afraid to miss a trick all day long. I need to write that things are happening all the time. Beth is not the kind of dusted chick we see nowadays. Complacency wah wah wah etc... she doesn't care. What she needs is action. She's a real punk rocker. We find her friends of the moment, That often changes.

I live in two different worlds that never intersect: the school one and a more popular (let's call it like that), Raleigh. I can not part with it ... Sure, I could, but I don't want. I must rush myself. In the conversations, the punk words are absolutely filled of common-places, if not stupidity. The only thing that Sid can do is to show himself. On the drums, with Siouxsie, it was zero. And that, I said, Beth replies. "Stop it, he is a super sexy this guy", she can not say anything else anyway. Tim doesn’t care 'cause he is drooling on everything that moves, as long as it wears a dress and it does not belong to the church. And now, and now nothing moves ... In fact the more close it gets, the less it moves.
We are "Lamentable", and that's really good. Sometimes people say that's we are "Grotesque", and that's even better.


Beth had pounded. The seat tilted, she had sneaked to the back, it's like this every time, do not worry. Parking in London since the accident, she no longer wants, now it's Steven who does it... Steven, he tries to learn the drums and he never says anything. He is like that. For once, both cars are not very far from each other. Of course, we do not care where we are. We always find our way....

The most important thing is to be able save ourselves. The clothes, we don't care, tartan pants are probably here, I don't want to say more about this (I don't like the buffoon state), otherwise the Doc Martens, that, that counts. If it's a little violent, it's no worse. I love destructive and nihilistic situations. This really puts the board. The punks don’t speak much, and anyway when they speak, it's just to say some bullshits. Things like "my truck is like my breakdown brain" which is of no interest, in downtown London, in mid-afternoon, a saturday, to say. But we like it.



Beth77 V4




Ca commence toujours de la même façon de toute façon : le samedi ou un jour de semaine, c'est quasiment du kif. Ha non, une précision : le week-end, souvent, c'est pire... les moineaux sont encore plus éparpillés... Bon, on y va là, on y va quoi...

Mais non, on ne peut pas, il manque Tim. Tim ou pas, on y va... sinon... Sinon quoi ? On se retrouve toujours au Wind il le sait. Ca ne loupe pas, il est déjà sur place. Bon, alors, cette fois, "on y va"... ok.. c'est parti....



Qu'est ce que j'aimerais savoir conduire... c'est vrai, j'aurais l'impression de dominer. Mais bon, j'suis déjà bien content d'être là. Ce soir y'a Adverts, Rodgert il aime bien parce que dans Adverts, il y a Gaye. Tout le monde aime bien Bored Teenagers...Le Sniffin' Glue annonçait le truc, mais on ne le retrouve plus. Rodgert met un point d'honneur à être devant. Ce qu'il peut être lambin, ça, ça enerve Beth au plus haut point. Elle est super speed, et à chaque fois, elle a peur de louper un truc. Il faut dire que des 'trucs', il y en a tout le temps. Beth c'est pas le genre de gonzesse saupoudrée comme on voit maintenant. La complaisance et les ouin ouin ouin, elle en a rien à foutre. Ce qu'il lui faut c'est de l'action. C'est une vraie punkette. On retrouve ses copines du moment, elle en change souvent.

Je vis dans deux mondes qui ne se croisent jamais : celui de l'école et celui, plus populaire (appelons ça comme ça), de Raleigh. Je ne peux pas m'en séparer... je pourrais, mais je ne peux pas. Il faut que je déboule. Ce qui est lassant, c'est la banalité, pour ne pas dire la stupidité, des conversations. La seule chose que sait faire Sid, c'est se montrer. A la batterie, avec Siouxsie, il était nul. Et ça, je l'ai dit. "Arrêtes, il est canon comme type", elle ne sait dire que ça de toute façon. Tim, tout ça, c'est comme si cela n'existait pas; il est derrière en train de baver sur tout ce qui bouge, du moment que ça porte une robe et que ça n'est pas curé. Et ça n'avance pas... En fait plus ça se rapproche, et moins ça avance.
On est lamentables, et ça c'est vraiment bien. Parfois, des gens disent qu'on est grotesques, et alors là, c'est l'honneur.

Beth a pilé. Le siège basculé, elle s'est faufilée à l'arrière, c'est comme ça à chaque fois, faut pas s'inquiéter. Les créneaux dans Londres, depuis l'accident, elle ne veut plus, alors c'est Steven qui les fait. Steven, il tente d'apprendre la batterie et il ne dit jamais rien. Il est ainsi. Tiens, pour une fois, les deux voitures ne sont pas très loin l'une de l'autre. Bien sûr, personne ne repère où l'on est. On se retrouve toujours....

Le plus important, c'est pouvoir se barrer. Les fringues on s'en fiche, les pantalons écossais y'en a peut être j'dis pas, par contre les Docs, ça, ça compte. Si c'est un peu violent, c'est pas plus mal. J'adore les propos destructeurs et nihilistes. Ca pose complètement le tableau. Les punks parlent peu, et de toute façon quand ils s'expriment, c'est pour dire des conneries. De trucs du genre "mon camion est en panne", ce qui ne sert absolument à rien, en plein Londres, au milieu de l'après-midi, un samedi, de dire ça. Mais on aime bien.


Gaye



At the Stranglers, the last time, there was a guy, a too much poseur style,
so I pulled. Now he wears a very short haircut. He had not done anything, but when it's free, it's even better. Finally, when I say he had done nothing, it's not quite true: it's the kind of guy which always brings a point of view about music, and of other stuff too ... but he is nice at times, at times only. Bethsie enervates myself 'cause she systematically adds some vodka in her Coca, I do not drink alcohol. Ha, they come, other guys and musicians, this set is indoors because it's too cold. I go get some fresh air with Tim 5 minutes in the street, too much smokes for me, but don't worry, our sits are kept, of course! A foreigner in this place, they love it, it makes them proud. Rodgert eclipsed with a friend I don't know where, I wanted him spinning £1.20 for entry at the Marquee, and as usual, he screwed up the camp ....

It's really not far away ... there, we do not touch, we do not approach, except for saucers in our eyes ... it's Gaye in person ... She comes for see ... a nice word for everyone as always. Bethsie is not concerned, 'cause she's a hit too, so .... The group did a lot of noise, but no more. I need air, I thought I recognized people from Eater, finally no, I was wrong, but it gave me an excellent pretext, she did not look away, I'm alone for one hour at least. Back around 8pm, I'll come in the queue in front of the entrance along the sidewalk, I do not like to queue ... Some guys will possibly scream, but, at this time, we will probably be over 30 people ...

What matters is to drop complacency, and some Bethsie and her court's ramblings ...... each his own after all. I need to go to Power Exchange rec. label on New Bond Street. Last time, I figured planted as a big pig, I figured pointed at Weling Record. Sure, they had also the single (Saints) I was looking for, but I didn't took it. I need a neat purchase in the original place, it’s like that. The street is huge, but I search. I asked my way in French, it intrigues pedestrians, they understand my pain. It’s absolutely easy : you go away the Oxford street, you descend it on at least 500 yards you cross over in front of the one Hundred that is on your right ... ok? Then you target the first left just after the Hanover Square, or, if you know a little, you cross the Hanover Square. It is not always very very well attended , but it is not too late either.

"Where are you going ?"... She's there, with another girl. "I'm gonna at Power Exchange, I do not need you, the scrolling in the trays I know that you get sick, anyway, I can’t take too much SPs, 'cause for this evening. Or, you keep them during the pogo. Of course, she agrees.



Pogo



Aux Stranglers, la dernière fois, y'a un type, j'lui ai tellement tiré les cheveux qu'il se les est coupé. Il ne m'avait rien fait, mais quand c'est gratuit, c'est encore meilleur. Enfin, quand j'dis qu'il ne m'avait rien fait, ce n'est pas tout à fait exact : c'est le genre de gars qu'il faut toujours qu'il la ramène question zik, et sur d'autres trucs aussi... mais il est sympa par moments, par moments seulement. Bethsie me saoule à systématiquement arroser son Coca de vodka, je ne bois pas d'alcool. Ha, ça arrive, d'autres types et des musiciens, ça branche, c'est en intérieur parce que ça caille. Je file m'aérer avec Tim 5 minutes dans la rue, ça fume trop, mais faut pas s'inquiéter, nos places sont gardées, sûr! A foreigner in this place, ils adorent ça, ça les rend fier, les autres n'ont pas ça. Rodgert est parti avec un de ses pôtes on ne sait où, j'ai voulu lui filer £1.20 pour l'entrée du Marquee, et comme d'habitude, il a foutu l'camp....


On n'est vraiment pas loin... elle passe.... là, on ne touche pas, on ne s'approche pas, sauf des yeux en soucoupes bien sûr... c'est Gaye en personne... Elle vient voir... un mot sympa pour chacun comme toujours. Bethsie s'en fout que ce soit elle que tout le monde mate, elle cartonne aussi, alors.... Le groupe fait beaucoup de bruit, mais ça s'arrête là. J'ai besoin d'air, j'ai cru reconnaître les gens de Eater, finalement non, j'ai du me gourrer, mais cela m'a fourni un excellent prétexte, elle n'a rien vu, me voilà seul pour au moins une heure. Ca s'inquiétera même pas, vers 8pm, je les retrouverai dans la queue de l'entrée, le long du trottoir, je n'aime pas faire la queue... Des types vont peut-être hurler, mais on sera au moins 30 à ce moment là...



Ce qui compte, c'est de virer la complaisance, et les radotages de patronage de Bethsie et de sa cour... chacun la sienne après tout. Faut qu'j'aille chez Power Exchange sur New Bond Street. La dernière fois, j'me suis planté comme un gros nul, j'me suis pointé chez Weling Record. Y'avait aussi le single (des Saints) que je cherchais, mais j'l'ai pas pris. Il me faut celui direct du label, c'est comme ça. Le boulevard est immense, mais j'trouve toujours. Je demande ma route en français, ça intrigue les gens, ils comprennent ma misère. C'est hyper fastoche : tu prends la Oxford street, tu la descends sur au moins 500 mètres en passant devant de 1 Hundred qu'est sur ta droite... ok ? Ensuite, tu vises la première à gauche juste après le Hanover Square, ou, si tu connais un peu, tu traverses le Hanover Square. Il n'est pas toujours super bien bien fréquenté, mais on n'est pas tard non plus.





"Où est-ce que tu vas ?"... là v'la, avec une autre nénette en plus. "J'vais chez Power Exchange, j'ai pas besoin de toi, le défilé dans les bacs, ça te saoule, de toute façon, j'peux pas prendre grand chose, pour ce soir, ou alors tu les tiens pendant le pogo'. Evidement, elle est d'accord.

77




So, there's nothing more to ask anyone. Bethsie grabs my hand and I want to take the one of Deborah. She's not too bad after all. But it does not last, we met Tom. What do you mean? Bah, there's no presentation to make, there is nothing to do, we wait tonight, he scamper away quickly, boredom as always. This appearance of Tom suits me well, he will retrieve the vinyls and I'm free like the bird. I hate overloading. Deborah has broke half a fingernail, but it's okay, we happens anyway. It spits, it screams, there's a lot of people and not a lot of money, just passing time, I suppose. The store is sweating. They debate about the set of the evening. The past does not exist, let alone the future. Wayne is mad, but I've seen him, at the Vortex, with Killjoys before, so I like it. Except its covers, of course, I don't like the second-hand. As I expected, Bethsie bored, so we go out, at the end I did not buy anything, I know I will get back within in the week. If there is one record for the school, there will be one for me.




Du coup, y'a plus rien à demander à personne. Bethsie m'attrape la main et j'en profite pour attraper celle de Deborah. Elle est pas mal aussi après tout. Mais ça ne dure pas, on a croisé Tom. Qu'est ce tu fais par là ? Bah, y'a pas de présentation à faire, puisqu'il n'y a rien à faire, la glande, attendre ce soir, que ça commence en retard, comme à chaque fois. Le coup de Tom m'arrange en fait, il va récupérer les vinyles et je serai libre comme l'air. Je déteste la surcharge. Deborah s'est à moitié pété un ongle, mais c'est pas grave, on arrive de toute façon. Ca crache, ça hurle, y'a du peuple et pas trop d'argent, seulement du temps, je crois. Le magasin est en sueur. Ca discute du set du soir. Le passé n'existe pas, le futur encore moins. Wayne il est taré, mais je l'ai déjà vu, au Vortex, avec Killjoys avant, alors j'aime bien. Sauf la reprise sur son disque, bien sûr, je n'aime pas les reprises. Comme je l'avais prévu, Bethsie s'ennuie, alors, on sort, finalement je n'ai rien acheté, je sais que je vais revenir dans la semaine de toute façon. S'il y en a un pour l'école, y'en aura un pour moi.






No Lointain







NO LOINTAIN











It starts. I have no leather jackets. Bethsie has one. I wore a black suit with with vertical stripes. The queue was fast and there's beer. There's always beer. In the beginning the audience is not like a compact group, anyway the hardware is already installed, I am introduced to one or two, they have bands. I printed and then I forget. A month later, I see their faces in the NME ... ha yeah, yeah ... TV makes an appearance, kneels on the edge of the stage, a demand to a roadie, anyway they are good, this is not the case for all, the song I prefer is Quickstep.


The sound at the Roxy is rotten, and like Poly stated "is a bit dangerous. " I do not know how she feels that, and it did not matter 'cause Lauris Driver began the beat. Everyone has agglutinated. One Chord Wonder .... Yeah TV! The empty brain, sweat and blows rain down, happiness crushed in front of the stage, she is on the left. She knows that everyone looks at her, a guy with a huge camera too, it's a big punk show. The crowd makes me go back, I lost Bethsie, the others too. I'm not crazy, I have no watch don't want to be torn, the time is running at full speed, one knows all the lyrics of the songs. Them, they have a guitarist, Lauris hurts, Howard appears to me almost melodic, except when he product screams from his guitar. A guy talks to me, impossible to understand, then tried his luck with someone else. Sometimes, it is recovering, almost calm in comparison of the moments of madness that accumulate by incessant waves. Gaye, this girl must be shy, well, I think so. A guy takes downright beastly attitudes, he's been great, he dropped the jacket and shouting lyrics of Gary, he jumps vertically, very high,we part of him and allowed to do because he is beautiful.

Bethsie find myself in a breath and slips me,'It's great! Gotcha Times indeed ?'. Rather! Gaye, unmoved, always impresses me. One day, I’ll ask her how she did (note: now I can!). Wharfff, is already finished, do not be impatient, there is Wayne within quarter of an hour, a new happiness of the moment. No question asked, it was just an afternoon like another, tomorrow is another set, another madness of the day.


Gaye2


Ca commence. J'ai pas de cuir. Bethsie si, elle me le prête. J'ai une veste de costume noire usée à fines rayures verticales. La queue a été rapide et y'a de la bière. Y'a tout le temps de la bière. Ca ne se regroupe pas tout de suite, de toute façon le matériel est déjà installé, on me présente à un ou deux, ils ont des groupes. Je percute et puis j'oublie. Un mois après, j'vois leurs tronches dans le NME... ha ouais, ouais... TV fait une apparition, s'agenouille sur le rebord de la scène, demande un truc à un roadie, eux c'est des bons de toute façon, celle que je préfère c'est Quickstep.


Au Roxy le son est pourri, et comme dit Poly : "c'est un peu dangereux". Je ne sais pas où elle est allée chercher ça, et ça n'a aucune importance car Lauris Driver a fait le roulement. Ca s'est amassé d'un bloc. One Chord Wonder.... Yeah TV !!! Le cerveau vide, la sueur et les coups pleuvent, le Bonheur écrasé devant la scène, elle est à gauche. Elle sait que tout le monde la regarde, un type avec une énorme caméra aussi, c'est un gros truc. J'me retourne, j'ai perdu Bethsie, les autres aussi. J'suis pas cinglé, j'ai pas de montre, j'tiens pas à être déchiré, le temps file à toute allure, on connait tous les titres. Eux, ils ont un guitariste, Lauris cogne, Howard m'apparaît presque mélodique, sauf quand il la fait strier. Un type me parle, j'comprends rien, alors il tente sa chance sur quelqu'un d'autre. Ca se reprend, presque calme en comparaison des instants de folie qui s'accumulent par vagues incessantes. Gaye, cette fille doit être une timide, enfin moi, j'vois ça comme ça. Un mec prend des attitudes carrément bestiales, ça fait génial, il a tombé la veste et en vociférant les paroles de Gary, il saute vertical, très haut, ça s'écarte parce que c'est beau.

Bethsie me retrouve et dans un souffle me glisse 'c'est bien hein ?'. Plutôt! Gaye, toujours impassible m'impressionne. Faudrait que je lui demande un jour comment elle fait (NDLR : aujourd'hui, je peux!). Wharfff, c'est déjà fini, mais ce n'est pas grave, y'a Wayne dans un quart d'heure, un nouveau bonheur de l'instant, et des après midi comme ça, pour nous c'est tous les jours, sans se poser de questions... normal quoi.



Pauline









Copyright L'Illustration Musicale - Mai 2011

vendredi 13 mai 2011

Analogy - Mauro Rattaggi Interview



Mauro



VERSION ORIGINALE


















Avec Mauro, changement de décor... alors que j'étais fermement décidé à entrer de plain-pied dans ce monde quasiment inconnu, pour la France, de la Musique Progressive Italienne, profitant de l'opportunité de converser avec l'un de ceux qui l'ont réellement vécu... le bassiste de Analogy me tint le discours suivant : "Veux-tu vraiment savoir comment c'est chez nous, pour respirer l'atmosphère raffinée et subtile de notre musique et en comprendre l'esprit ?".
- Oui, oui !
- Alors, il faut faire l'interview en Italien, dans la Version Originale !

Tu sauras TOUT !

Ouac... andiamo....


Con Mauro cambiamo completamente scenario... Volevo proprio esplorare questo mondo quasi sconosciuto in Francia, la musica progressiva italiana, e ora ho la possibilità di parlare con uno dei suoi esponenti... Il bassista degli Analogy mi ha detto:”Volete davvero sapere come funziona da noi, respirare la raffinatezza della nostra musica e capire il suo significato?
“Certo!”
Ok, quindi, ecco a voi l'intervista in versione originale. Scoprirete tutto quello che c'è da sapere!






With Mauro, change of scenery ... i was so determined to explore this almost unknown world in france, the Italian progressive music, I have the opportunity to converse with one of those who actually lived .. . Analogy bass player tells me the following speech: "Do you really want to know how it works with us, to breathe the refined and subtle of our music and understand its mind?".
- Yes, indeed!
- so, let's have the interview in original version!

You will know EVERYTHING!






1) Mauro bonjour. Avant de parler de tous ces groupes merveilleux, hélas restés presque inconnus chez nous, peux tu nous dire ce qu'évoque pour toi les tout débuts du mouvement Progressif Italien ? Avant Analogy, tu jouais avec The Riverboys, je crois ?

Ciao, Mauro! Prima di parlare di queste meravigliose band, che purtroppo da noi sono rimaste quasi del tutto sconosciute, ci puoi dire che cosa pensi dei primi tempi del Movimento Progressivo Italiano? Prima che negli Analogy hai suonato con i Riverboys, vero?

Hello Mauro. Before talking about all these wonderful groups, unfortunately remained almost unknown for us, can you tell us what what you're thinking about the earliest times of Italian Progressive movement ? Before Analogy, you played with The Riverboys, Isn't it ?


Mauro (1970)


Giusto, il primo gruppo che ho avuto The River Boys, 6 elementi ma non si parlava ancora di prog, era il 1967 e la musica che suonavamo era Il "Beat".
In quello stesso gruppo alla batteria c'era Mops, mio grande amico e fratello di Jutta. Con Martin, chitarrista e ragazzo di Jutta, formammo poi il gruppo "Suburban Meditation", Matrin Thurn chitarra, Mops E.J.Nienhaus batteria ed io al basso. Su consiglio di un produttore di allora la fusione del trio con il duo Jutta e Martin diede vita alla formazione del quartetto "The Joice" diventato poi per un errore di stampa "The Yoice".
Si unirono poi al gruppo, prima Wolgang Schoene alla chitarra (che mi sotitui al basso quando dovetti lasciare il gruppo per il sevizio di leva) e poi Nicola Pankoff alla tastiere.


En effet, la première formation que j'ai eu s'appelait Les 'River Boys, nous étions 6, et on ne parlait pas encore de la Prog à ce moment là. C'était en 1967 et la musique que nous jouiions était du "Beat". Dans ce groupe il y avait aussi mon grand ami Mops, qui est le frère de Jutta. Avec Martin, le guitariste et copain de Jutta, on a ensuite formé "Suburban Meditation" composé de M. Thurn guitare, de Mops E.J. Nienhaus à la batterie, et de moi-même à la basse.
C'est sur les conseils du producteur du trio que nous avons fusionné avec le duo Martin / Jutta, ce qui a donné naissance au quatuor "Les Joice", qui devint "Le Yoice", suite à la fameuse faute de frappe.
Wolfgang Schoene (guitare, basse) a ensuite rejoint le groupe, avant de me remplacer (puisque j'ai dû effectuer mon service militaire), et enfin, Nicola Pankoff, aux claviers, est venu compléter l'ensemble.

Indeed, the first group I had was the 'River Boys, we were 6, there was no talk about Prog at that time. That was in 1967 and and we were playing Beat. In this group there was also my great friend Mops, who was the Jutta's brother. Then, with Martin, guitarist and Jutta's boyfriend, we have formed "Suburban Meditation", composed by M. Thurn guitar, Mops E.J. Nienhaus on drums and myself on bass.
It was on the advice of the producer of the trio that we have amalgamated with the duo Martin / Jutta, which gave birth to the quartet "The Joice, " which became "The Yoice" following the famous false typo.
Wolfgang Schoene (guitar, bass) later joined the group, before he replaces myself (since I had to do my military service), and finally, Nicola Pankoff, keyboards, came to complete the band.









2) Jutta parle de Varese 1970 comme d'un petit paradis. Ok, on l'imagine facilement, mais pour toi, qui ne venait pas de l'extérieur, est-ce que tout cela te semblait naturel, ou pensais-tu vraiment que tu avais bien de la chance ? Cette école Européenne avec tous ces échanges, les gens d'ici, ils le vivaient comment ?

Jutta parla di Varese negli anni '70 come di un piccolo paradiso. E' facile da immaginare, ma per te, che sei italiano, ti sembrava tutto naturale o pensavi di essere un ragazzo fortunato? Questa scuola europea cosi ricca di scambi, com'era vissuta dalla gente del posto?

Jutta speaks about '70 Varese as a small paradise. Ok, it's easy to imagine, but for you, whom doesn't come from abroad, does all this seemed natural, or do you think I'm really lucky guy? This European school with all these exchanges, how does local people lived it ?






I luoghi qui sul Lago Maggiore sono davvero belli, ovviamente essendoci nato sono la normalità. Se è stata una fortuna vivere qui? Si lo è stato, sopratutto perché mi ha dato la possibilità di incontrare quelli che sarebbero stati i mie più grandi amici, e condividere con loro musica, stili di vita ed esperienze inimmaginabili che hanno dato un senso importante alla mia vita.

Les environs autour du lac Majeur sont vraiment magnifiques, et cela fait évidemment partie de moi-même. Est-ce que j'ai eu de la chance de vivre ici ? Oui, vraiment, en particulier parce que cela m'a donné la possibilité de rencontrer ceux qui ont été mes meilleurs amis, de partager leur musique, leur mode de vie, et de vivre des expériences qui défient l'imagination. Tout ceci a donné un sens à ma vie.


The area around Lake Maggiore is really beautiful, and it is obviously a part of myself. Was I lucky to live there ? Yes, really, especially because it gaves me the opportunity to meet people who were my best friends, I shared their music, their lifestyle, and experiences that defy the imagination. All this has given a meaning to my life.









Quelle 3) Où on en arrive à parler de ce mouvement dont tu fais partie intégrante. Certes, influencée au départ par la musique venue d'Angleterre, très vite, la prog Italienne, s'est démarquée pour trouver son propre style. Incroyablement riche, elle est constituée de gens comme Il Balletto di Bronzo, PFM, Le Orme, Circus 2000, Analogy, Alphataurus, Buon Vecchio Charlie, Ibis, J.E.T, Locanda delle Fate, Museo Rosenbach, Quella Vecchia Locanda (ici la pochette du 2ème album), Semiramis, The Trip, Saint-Just etc... etc... et représente un mouvement comparable en importance au Krautrock de l'Europe du Nord. Tout est orienté vers l'Art dans ce qu'il a plus noble. Pour toi, Mauro existe t-il un état d'esprit particulier aux Italiens (je rappelle qu'en France, cette musique est restée à l'état embryonnaire) qui leur permettent de s'exprimer dans ce style, ou est-ce qu'il y a un eu, un peu comme à Londres en 77, une réunion exceptionnelle de gens de grand talent, au même endroit et au même moment ?
Tout cela existe toujours, ressens-tu les mêmes sensations quand tu joues aujourd'hui cette musique, bien que ton entourage ait inévitablement changé ? As tu eu (as-tu) des échanges avec les musiciens des autres formations ? Bien que très proche géographiquement, la musique Italienne donne l'impression de ne pas sortir de ses frontières (en ce qui nous concerne), est-ce ton sentiment ?
Avec le recul, quel est ton sentiment général sur cette forme de musique ?


Parliamo allora di questo movimento di cui tu fai parte. Di certo all'inizio è stato influenzato dalla musica inglese, però poi, ben presto, i gruppi progressivi italiani hanno trovato il loro stile. E' un gruppo molto ricco, formato da gente come Il Balletto di Bronzo, PFM, Le Orme, Circus 2000, Analogy, Alphataurus, Buon Vecchio Charlie, Ibis, J.E.T, Locanda delle Fate, Museo Rosenbach, Quella Vecchia Locanda (ecco qua la foto di copertina del loro secondo LP), Semiramis, The Trip, Saint-Just etc... etc... e rappresenta un movimento paragonabile in importanza al Krautrock  nordeuropeo. Tutto è ispirato all'arte in ciò che c'è di più nobile. Secondo te, Mauro, sono gli italiani che hanno una particolare mentalità (in Francia questo tipo di musica non è mai decollata) che permette loro d'esprimersi in questo stile o è stato come a Londra nel 1977, l'unione particolare di un gruppo di persone di talento nello stesso posto allo stesso momento? Tutto ciò esiste ancora: provi ancora le stesse sensazioni quando suoni questa musica adesso, sebbene, inevitabilmente, le cose cambiano intorno a te? Hai mai avuto scambi con i musicisti di altre band? Anche se siamo geograficamente vicini, la musica italiana dà l'impressione di restare entro i confini nazionali (come del resto quella francese). Che cosa ne pensi? Col senno di poi, come giudichi in generale questa forma musicale?



We're gonna come to speak about this movement which you are a part. Certainly, initially influenced by music from England, very quickly, the Italian prog, stood out for finding his own style. Incredibly rich, it consists of people like Il Balletto di Bronzo, PFM, Le Orme, Circus 2000, Analogy, Alphataurus, Buon Vecchio Charlie, Ibis, J.E.T, Locanda delle Fate, Museo Rosenbach, Quella Vecchia Locanda (here is the 2nd LP pic sleeve), Semiramis, The Trip, Saint-Just etc... etc... and represents a movement comparable in importance to the Krautrock of northern Europe. Everything is geared towards Art in what is most noble. For you, Mauro is there a particular mindset to the Italians (I recall that in France, this music has remained in its infancy) that allows them to speak in this style, or or was it like London in 77, a special meeting of talented people in the same place at the same time ?
All of this still exists, do you feel the same sensation when you play this music now, although things inevitably change around you ? Have you had (did you have) exchanges with musicians from other bands? Although geographically close, the Italian music gives the impression not to go off its borders (it's our case too), what is your feeling about that ?
With hindsight, what is your overall feeling about this form of music?




Sorry3


In quel periodo aggiungerei anche i New Trolls, Banco del Mutuo Soccorso, Jambo, De De Lind, Osanna, Garibaldy, solo per dirne alcuni. Definire il periodo anni 70 prolifico per la musica Prog in italia mi sembra corretto, siamo passati attraverso molte influenze estere, beat-pop-rock-blues-folk-jazz, per approdare in sintesi alla musica d'avanguardia, diventata poi musica progressiva. Non saprei dire perché questo genere abbia trovato difficoltà a superare i confini, credo che ci sia da meravigliarsi se ancora, esistono dei confini.
Varese con la sua provincia confina con il Canton Ticino Svizzero, eppure ancora oggi, di la esiste una diversa percezione della musica, piu libera se vuoi, ma che proprio in ciò trova i suoi limiti, una dimensione che non produce, salvo qualche rara eccezione, qualche cosa di nuovo.
Quello che mi sembra si possa notare oggi, parlando con altri musicisti e amanti della musica Prog , è che è tornato a soffiare un vento nuovo (forse anche un po antico) e che, anche se per ora è solo una leggera brezza, lascia ben sperare.


De cette époque, je voudrais ajouter New Trolls, Banco del Mutuo Soccorso, Jambo, De De Lind, Hosanna, Garibaldy, pour n'en nommer que quelques-uns. Définir les années 70, période prolifique de la musique Progressive italienne je crois bien, et bien, cela revient à dire que nous avons traversé de nombreuses influences étrangères, beat-pop-rock-blues-folk-jazz, avant de parvenir, en un seul clin d'œil, à la musique d'avant-garde qui devint plus tard la musique progressive. Je ne peux pas dire pourquoi ce type du musique a eu du mal à repousser ses limites, car je me demande s'il y a des limites.
A Varese et dans le canton limitrophe suisse du Tessin, il y a une perception différente de la musique, il y a plus de liberté, si tu veux,mais c'est précisément là où se trouvent les limites, car c'est une région qui ne produit pas, à quelques rares exceptions près, quelque chose de nouveau.
Ce que je pense, et c'est ce que nous pouvons voir aujourd'hui en parlant avec d'autres musiciens et des mélomanes, que la Prog est redevenue un souffle comparable à une fraicheur vivifiante (même si cela a un peu vieilli), dont pour l'instant, on ne perçoit seulement qu'une légère brise. Et cela me laisse beaucoup d'espoir.

In this period, I would add New Trolls, Banco del Mutuo Soccorso, Jambo, De De Lind, Hosanna, Garibaldy, to name a few. Defining the 70's, a prolific Italian Progressive music period, I think, well, it means that we crossed many foreign influences, beat-pop-rock-blues-folk-jazz, before reaching, into a glance, the Avant-Garde, who later will become progressive music. I can not say if this kind of music has struggled to push back its limits, because I wonder if there are limits.
In Varese and the Swiss canton of Tessin, there is a different perception of music, if you want, there is more freedom, but this is precisely where there are its limits, because this is an area (with few exceptions) that does not produce something new.
What I think, and this is what we find today by talking with other musicians and music lovers, is that the Prog is again a breath like a Breathe Awhile (even if it is a bit dated), although for the moment, no one sees only a slight breeze. It gives me great hopes.



Buon Vecchio Charlie








4) Attends-tu la réunion du mois de mai avec impatience ? Comment l'envisages-tu ?
Non vedi l'ora del meeting di maggio? Che cosa ne pensi ?
Are you waiting for the meeting of May in a can't wait attitude ? How do you view this matter ?

Mi fa sempre piacere rivedere Jutta e Martin, l'occasione di una ricorrenza a maggio ci darà l'opportunità di passare delle belle giornate assieme. 
Come sempre, mi auguro possano essere giornate produttive, serviranno a mettere le basi per programmi futuri che ci coinvolgeranno per l'ennesima volta, la storia continua.....!
Una discreta richiesta, da parte di nostri sostenitori, per una nostra reunion e la possibilità di suonare ancora assieme mi dà una nuova carica.
Per tenersi informati sugli eventi e seguire le vicende del gruppo, invito a visitare il nostro sito www.analogy.it e per condividere con i nostri fan, iscriversi al analogy@groups.facebook.com


Je suis toujours heureux quand je peux revoir Jutta et Martin, en mai une occasion spéciale nous donnera la chance de passer quelques jours ensemble. J'espère sincèrement que ces journées seront productives et nous serviront à élaborer une base pour des plans d'avenir. L'aventure continue ...
La demande d'une partie de nos fans de reformer le groupe et la possibilité de jouer à nouveau ensemble me donnent un regain d'énergie.
Si vous voulez être au courant de l'actualité du groupe, je vous invite à visiter notre site www.analogy.it et à rejoindre notre page Analogy sur Facebook analogy@groups.facebook.com

I'm always happy when I can see Jutta and Martin again, a special occasion in May will give us the chance of spending a few nice days together.
I sincerely hope that these will be productive and will serve to build the base for future plans that will involve us again. The story continues...
The request on the part of our supporters to reunite the band once again and the possibility to play again together give me new energy.
To keep up to date on the events related to the band, I invite you to visit our own site www.analogy.it and to join up our fan group on analogy@groups.facebook.com







5) Quelle est l'actualité de Mauro Rattaggi en dehors de Analogy ?
Com'è il Mauro Rattaggi di tutti i giorni quando non suona con Analogy ?
What is the daily of Mauro Rattaggi when he doesn't play with Analogy ?


Le distanze che ci separano, Amburgo, Saarbruken, ci danno la possibilità di ritrovarci solo saltuariamente, di conseguenza io mi ritrovo a suonare con musicisti locali in varie jam, certo non è come essere inserito in un gruppo.
L'anno scorso a febbraio in occasione della presentazione del nostro cofanetto con tre cd “The Complete Works” al Bloom, una sala nell’interland Milanese, abbiamo tenuto un breve ma intenso concerto. Era molto che non suonavamo assieme, è stato però come se il tempo si fosse fermato, è stato come se ci fossimo ritrovati dopo un concerto della settimana prima. Purtroppo il mio grande amico e fratello di Jutta, Mops, non poteva esserci, la Nigeria nello scorso secolo se l’è portato via.
E’ stata un'importante esperienza suonare con Scott Hunter, batterista della formazione inglese di Jutta e Martin, gli Earthbound.
Passo ogni tanto un po' di tempo allenandomi e a ricercare nuove soluzioni esecutive con il basso.
Il tempo utilizzato per il lavoro lo dedico alla riparazione di apparecchiature elettroniche, audio video, ho competenze nell'alta frequenza, nei collegamenti satellitari e nell'audio professionale


Hélas, la distance qui nous sépare, Varese, Hambourg, Sarrebruck, ne nous permet pas de nous voir souvent, donc je me retrouve à jouer dans certaines groupes locaux, mais certainement pas comme faisant partie de ces formations.
L'an dernier, en Février, lorsque nous avons présenté notre box 3CD "The Complete Works" au Bloom, un studio dans la banlieue de Milan, nous avons eu une session courte mais intense ensemble. Il est certain que cela faisait très longtemps que nous avions joué ensemble, mais c'était comme si le temps s'était arrêté, comme si nous nous étions retrouvés après un concert de la semaine précédente. Malheureusement, mon ami Mops n'a pouvait pu être avec nous puisqu'il est décédé au Nigeria il y a déjà plusieurs années.
Jouer avec Scott Hunter, le batteur de Jutta et Martin "Earthbound", a été une expérience très importante.
Maintenant, je passe du temps à répéter et à rechercher des nouveaux trucs avec ma guitare basse.
Mon travail consiste à réparer les appareils électroniques, audio-vidéo, je traite avec les hautes fréquences, les liaisons par satellite et l'audio professionnel.

The distance that keeps us apart, Varese, Hamburg, Saarbruecken, allows us to meet only rarely, therefore I find myself playing in some local jams, but it surely isn't like being part of a group.
Last year in February, when we presented our three CDs collection "The Complete Works" at the Bloom, a music hall in the outskirts of Milan, we had a short but intense session together. It was a long time since we had last played together, but it was as if time had stood still, as if we had gathered after a concert the week before. Unfortunately, my friend Mops could not be with us: he died in Nigeria many years ago.
Playing with Scott Hunter, drummer of Jutta's and Martin's "Earthbound", was a very important experience.
Now and then I spend some time training and looking for new tricks with my bass guitar.
My job consists of repairing electronic devices, audio video, I deal with high frequencies, satellite links and professional audio.


6) Pour conclure, peux-tu dire quelques mots en Français pour les fans de Analogy au delà des alpes ?
Per concludere, puoi dire qualche parola in francese ai fan di Analogy d'Oltralpe ?
To conclude, can you say a few words in French to the fans of Analogy beyond the Alps ?

Salutations et merci à Christophe pour l'entretien et le soutien de notre groupe.
Mon français n'est pas oublié, et je suis heureux d'adresser mes salutations à tous les lecteurs, Bonjour, Mauro

Mauro6




ETERNAL THANKS MAURO, YOU ARE A WONDERFUL TEACHER.








Copyright Mauro Rattaggi / Analogy - L'Illustration Musicale - avril 2011 - Special Thanks to Cecile Balladino for translation.