samedi 22 janvier 2011

Doors




Pour rivaliser dans le Légendaire absolu avec Syd Barrett, il n'y en a plus qu'un... Mais là , Attention.... Syd, t'as affaire à une très très grosse partie.....



L ' HOMME QUI







SYMBOLISE LE ROCK !










Jim Morrison

CET HOMME LA s'appelle JIM MORRISON.


ce texte est dédié à Stéphanie.


Il est l'Artiste le plus regretté et le plus adulé de la Planête et, il faut le reconnaître.... un des plus doué aussi....

Il est Immortel de chez les Immortels. Eternellement jeune. Sa tombe (au Père Lachaise) est la plus visitée au monde. Fleurie en permanence, gardée jour et nuit (caméras - il y a eu trop de conneries...), des gens pleurent et glorifient sa Mémoire (encore très vivante, comme on va le voir....) en permanence.

Mais Jim, comme il le disait lui-même, n'est pas important.... 'CE QUI EST IMPORTANT, CE SONT THE DOORS !'

Ok Jim, c'est toi le chanteur, donc c'est toi qui parle....

Au fait, y'a ça aussi ....

Les prestations scéniques de Jim Morrison au sein des Doors ont fortement influencé les attitudes du mouvement Punk.




- T'as repéré ça, on parle de tout alors ?
- Ben, ce serait pas mal, puisque tu es tout !

Doors

- Tu fais comme pour tout le monde, on est un groupe comme les autres.
- Pas tout à fait, Jim.... pas tout à fait....





Doors Logo

Jim Morrison (voc) Robby Krieger (g) Ray Manzarek (keyb) John Densmore (d)


- 1st LP : The Doors (Elektra EKS 74004 - Janv 67)








Doors 1st LP

Démarrer plus fort est impossible. C'est LE disque Parfait ! Celui de tous les superlatifs.

Dès les premières notes de 'Break on through.... ' c'est l'émeute. Il se passe quelque chose d'indéfinissable. Une émotion primale surpuissante que rien ne peut amoindrir. Il n'y a la dedans QUE des chansons exceptionnelles, sur lesquelles le Temps n'a aucune prise.
Il mis tout le monde KO debout.

Au talent démentiel de ses créateurs, il faut ajouter (comme si cela ne suffisait pas....), les prestations scéniques du groupe. Dans un concert des Doors, il peut se passer n'importe quoi, à n'importe quel moment !
La nouveauté, c'est que Jim a su créer la notion d'Urgence et de Danger.

Terminé les chansons sympas pour se détendre, le Rock devient adulte en foutant un beau bordel, c'est (désormais) son rôle. Il devient un générateur d'énergie où l'on peut se permettre de tout dire. A partir de ce disque, il est un vecteur de communication à prendre en considération, qui a perdu la notion d'innocence au profit de la Révolte.

Autre élément fondamental : il est incontrôlable. 'On veut le Pouvoir tout de suite !'

Hors, c'est bien connu, le Pouvoir, ça se prend....

En Force !

Il faudra attendre 10 ans pour resservir le couvert.






A cette époque, d'autres le disent aussi, à commencer par Bob Dylan. Frank Zappa également. Fer de lance du mouvement 'Protest Songs', ces artistes n'ont pas le même impact que Morrison : Dylan utilise l'arme de l'Intellect, ce qui ne dérange pas plus que cela l'Establishment (pas d'action physique), et Zappa (qui lui prône la Force) est régulièrement mis au trou sous des prétextes les plus divers (obscénités, incitation à l'émeute.....). Ses films sont interdits.

Morrison est beaucoup plus difficile à contrôler : orateur né, il a le pouvoir de galvaniser les foules, grâce, entre autre, à un physique très avantageux. C'est un érudit, qui sait exploiter les écrits de ses prédécesseurs fauteurs de trouble (et pas n'importe qui : Nietzsche, Joyce, Rimbaud, Blake et Kerouac entre autres). Sa grande force est de replacer ces écrits dans un contexte de tous les jours (quitte à enjoliver un peu au passage). Devenues accessibles à tous, les idées sont véhiculées avec un maximum d'impact. La grande différent avec Dylan, c'est que lui passe à l'acte destructeur. Il ne s'agit plus de belles idées en l'air : le texte de Break on Through est sans ambiguïté : passe à travers le miroir. En clair : passe à l'Action !


Pour transmettre ce genre de message, la Musique, on n'a pas trouvé mieux.





En juillet 65, il retrouve sur une plage de Venice (banlieue sud LA) Ray Manzarek. Les 2 anciens copains d'écoles discutent de tout et de rien. Jim passe ses journées à griffonner des textes et à boire des pots avec les filles. Il perd son temps. Ray de son côté joue dans un groupe local sans lendemain. Il participe également à des clubs de spiritisme animés par des gourous plus ou moins douteux.
Jim montre ses écrits à son pote d'université qui se serait exclamé : 'Viens, on va monter un groupe et gagner 1 million de dollars !'.

1 million de $ ?

Beaucoup, beaucoup plus que ça !



C'est dans une de ces réunions brainstorming que Ray a fait la connaissance du placide John Desmore. Il est batteur dans une .... fanfare, où, pour un salaire minable, il s'emmerde comme un rat mort. Il ne faut pas user beaucoup de trésors de persuasion pour le convaincre d'abandonner son job. Robby Krieger, de son côté, est guitariste dans une formation flamenco (Spanish Caravan) 'ça permet de vivre, mais c'est tous les soirs la même chose'.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec ses nouveaux acolytes, il va vite oublier la monotonie....
Jim et Ray ont élaboré la notion de show 'adaptable'. Basée sur le concept de la montée en puissance au fur et à mesure que les chansons déroulent, Jim est capable, à tout moment de déclarer les hostilités avec l'assistance. Au début du set, il chante très bas...Quand le public commence à lasser, arrive une séance de déhanchements à connotations sexuelles hautement suggestives.... dans le même temps les meilleurs titres arrivent. Puis s'interrompent, pour repartir de plus belle, alors que le chanteur se déplace dans l'assistance pour communiquer la transe collective.... Jim touche physiquement le public et sait imposer un rythme différent en fonction de l'assistance à laquelle il a affaire...
Cette technique, toute en rupture, sera reprise par une foultitude de groupes, dont le dernier en date est Nirvana.
Ce qui est nouveau aussi, c'est qu'il sait trouver le bon mot au bon moment, faire rire... et breaker la dilettante par des hurlements, des sauts, des chutes de plus en plus violentes, jusqu'à ce que chacun soit convaincu qu'il a affaire à un véritable cinglé. Le tout épaulé par une musique d'une qualité exceptionnelle, puissante et envoûtante, où se mêlent les rythmes les plus divers toujours en cohérence avec le style 'Doors' (les musiciens viennent d'horizons différents).

Ca se termine fréquement en chaos généralisé. Pour la première fois des gens envahissent la scène.... Jim est satisfait....

On ne ressort pas indemne d'un concert des Doors....


Blue Morrison 1
Blue Morrison 2


1. Break on Through (To the Other Side)
2. Soul Kitchen
3. The Crystal Ship
4. Twentieth Century Fox
5. Alabama Song (Whisky Bar)
6. Light my Fire
7. Back Door Man
8. I Looked at You
9. End of the Night
10. Take it As it Comes
11. The End

Où sont les chef d'oeuvres ? Partout !
Fée Magique




Que faire face à un tel phénomène ?
Il s'est taillé (à la vitesse de l'éclair) une telle réputation de fouteur de grouille, que le foutre en tôle n'est plus envisageable.... ce serait augmenter son image de symbole (qui n'a pas besoin de ça) et en faire une victime....

Et puis, il y a une autre raison qui incite les autorités à laisser faire : à ce moment là, la musique est dominée par 2 groupes qui se livrent une guerre par disques interposés. Chacune de leur production est un évènement planétaire. Mais les 2 formations sont Anglaises...Si une troisième, Américaine, rentre dans le jeu, ça ne déplait pas forcément en hauts lieux....

-DVD : Soundstage Performances (Thirteen 2002)

Doors DVD
Les Doors Live en 67 (en couleur), c'est là qu'ça se passe..... Tout simplement PRODIGIEUX !


- 2nd LP : Strange Days (Elektra EKS 74014 - Oct 67)





Strange Days

1. Strange Days
2. You're Lost Little Girl
3. Love Me Two Times
4. Unhappy Girl
5. Horse Latitudes
6. Moonlight Drive
7. People Are Strange
8. My Eyes Have Seen You
9. I Can't See Your Face in My Mind
10. When The Music Over




Ici, la série Warner (distributeur des disques du groupe) '2 originals of' se justifie pleinement . Certains titres ont même été composés avant (Moonlight Drive est un titre que Jim a écrit en 65), mais n'avaient pu trouver leur place (il fallait faire des choix.... ou faire un double, ce qui avait été évoqué...).
D'une qualité égale au premier (My Eyes Have Seen You.... chef d'oeuvre absolu !), la surprise en moins.
La pochette fit couler beaucoup d'encre, des tas de gens y virent des symboles... tous plus fantaisistes les uns que les autres.... Moi, j'ai rien vu du tout, sauf une chose : le disque est fantastique.

Tout cela, c'est bien joli, mais cela pose un problème : Jim ne peux plus vivre. Rien que le simple fait d'acheter un paquet de clopes au bar tabac du coin, c'est l'émeute. Il s'en confie lors d'une soirée (qui a vu soudainement gonfler ses effectifs lors de son apparition....) à John Desmore.


Jim m'a dit qu'il en avait marre et que cela allait trop loin. Que sa vie privée était en danger.


John Desmore John, qui tient en très haute estime Jim (leurs caractères sont totalement opposés, donc complémentaires), prend ces propos très au sérieux, car c'est non seulement le bien être de Jim qui est menacé, mais également l'avenir du groupe. Il évoque l'affaire à Ray.... qui lui même en parle aux gens de la Warner. Les dirigeants du label sont satisfaits (on le serait à moins), mais sont confrontés, eux aussi, à un phénomène gênant : certaines organisateurs commencent à refuser, à leur grand regret, des dates...




Doors on stage



C'est un problème de structure. Le groupe est devenu tellement énorme, que certaines villes n'ont pas la capacité pour les accueillir... ou ne veulent pas les recevoir... car cela signifie l'arrivée massive de plusieurs milliers de personnes en un même endroit, avec toutes les conséquences que cela suppose.

Le label a pensé à une tournée en Europe....Jefferson Airplane en première partie.

John dit que cette annonce fut un soulagement.

Certes ce fut une solution pour la santé physique du chanteur des Doors (il a été agressé plusieurs fois). Mais certainement également pour son équilibre mental. Disons que cette escapade a très probablement retardé l'échéance finale.... d'une existence....à mon sens, vouée à être inexorablement brève.

Fin 67, un phénomène , nouveau et sournois est apparu. Jim semble par moment comme 'possédé' et, cela a été confirmé, par son entourage proche, se considère de plus en plus comme persécuté. Il ressent le besoin de se fondre dans l'environnement qui l'entoure, car il le ressent comme hostile. Petit à petit, tout devient hostile.... sa famille (rupture définitive), sa femme : ruptures / reconsolidations à répétitions, puis adultère.... avec une journaliste (cela vous rappelle quelqu'un ?...) Patricia Kennealy, avec qui il se marie 'pour de faux' et qu'il contraint, peu de temps après à avorter, prenant la Justice à témoin.... qui, bien évidement, le condamne pour outrage.

Oui, ce périple Européen ... 'au frais' calma le jeu un moment. Les lézards, c'est bien connu, sont des animaux à sang froid, qui n'aiment pas beaucoup les lacs gelés....



Live in Europe

Doors Francfort
Le groupe accepte de faire des choses amusantes, comme ce concert gratuit de bon matin à Francfort, par exemple.


L'Europe leur donna la possibilité de donner le meilleur d'eux même. Volontairement, la tournée passa par des villes 'froides' (Londres, Amsterdam, Francfort et Stockholm). Ce qui au départ était vu comme pour satisfaire à des obligations professionnelles (support du second album) pour une formation ayant une reconnaissance mondiale, se transforma vite en autre chose. Jim découvrit un monde nouveau, complètement différent du sien, qui le rassura (il est né à Melbourne Floride et résidait en Californie après de multiples déplacements familiaux liés aux affectations de son père, militaire de carrière). Il y retrouva la stabilité.
Comme beaucoup de musiciens Américains, il ne resta pas insensible à la France....

Les autres membres y trouvèrent d'autres éléments de satisfaction : 'j'veux bien faire des nouvelles chansons, mais il faut quand même que j'ai le temps de les écrire....' (Rob Krieger).

Cette tournée fût un immense succès.

- 3rd LP : Waiting For the Sun (Elektra EKS7424 - Juil 68)


Waiting For the Sun
1. Hello, I Love You
2. Love Street
3. Not to Touch the Earth
4. Summer's Almost Gone
5. Wintertime Love
6. The Unknown Soldier
7. Spanish Caravan
8. My Wild Love
9. We Could Be so Good Together
10. Yes, the River knows
11. Five to One


Et c'est bien ça le problème : on ne peut pas continuellement exhumer. Certes, le groupe est à nouveau n° 1 avec Hello, mais ce titre, là encore, (ainsi que Summer) a été composé en 3 ans avant.

Le stock de Jim se vide....



- 4th LP : Soft Parade (Elektra EKS 75005 - Août 69)


The Soft Parade

1. Tell All the People
2. Touch Me
3. Shaman's Blues
4. Do It
5. Easy Ride
6. Wild Child
7. Runnin' Blue
8. Wishful Sinful
9. The Soft Parade

Deux nouvelles réalités (qui sont liées) déjà apparues, se confirment dans cette période : les rapports extrêmement conflictuels de Jim avec les femmes. Ses 'je t'aime moi non plus' redondants avec Pamela, et le nombre incroyables de sollicitations extérieures dont il fait l'objet l'épuisent stérilement. Il est obligé de compenser, et ce faisant, perd de sa créativité. Pour y pallier, c'est Rob qui s'y colle, avec talent, certes, mais.... Robby n'est pas Jim. Il lui manque la touche 'Fée Magique' qui change tout. Fatalement, Jim s'isole (voyages fréquents à Paris dont il est tombé amoureux.... envisageant même d'y vivre...).

Son attitude (alors que le groupe est toujours au sommet de la gloire côté business) inquiète son entourage. Est-il toujours concerné ?



C'est (pour moi) sur ce coup là qu'il est le plus extraordinaire. Ma définition du Génie est la suivante : 'Le Génie, c'est faire quelque chose de bien, se planter, puis réapparaître là où ne vous attend plus...
En étant encore meilleur !'.

C'est exactement ce qui se produit : dans l'ombre, Jim compose un des, si ce n'est le, le plus grand disque Rock de tous les temps.



- 5th LP : MORRISON HOTEL





(Elektra 75011 - Fev 70)





Morrison Hotel

Quand il m'a montré ça,







JE ME SUIS DEMANDE SI JE NE REVAIS PAS !






Ray Manzarek




1. RoadHouse Blues
2. Waiting For the Sun
3. You Make Me Real
4. Peace Frog
5. Blue Sunday
6. Ship of Fools
7. Land Ho!
8. The Spy
9. Queen of the Highway
10. Indian Summer
11. Maggie M'Gill

Alors là , évidement, on est dans le Sublime. Des nouvelles chansons en voilà !
Le Roudhouse Blues vous met par terre d'entrée. Lui succède le classique Waiting For the Sun, et l'extraordinaire 'You Make me Real'




qui sonne très Punk avant l'heure. Ce titre là, est un de mes préférés de tout ce que le Rock a produit. Extrêmement pur, il est très agressif. La partie de guitare au couteau de Robby est un modèle. Comme c'est suivi du Peace Frog avec cette fois un clavier diabolique, on est dans ce que le groupe a enregistré de plus sensationnel.
Effectivement, un tel niveau de composition (nerveux et brillantissime), on se demande si on ne rêve pas !

Absolument magique (le reste est excellent aussi), Jim envoie le message le plus puissant qui soit 'Les Doors ne sont pas encore Morts !'.

Ca ne risque pas, parce que là, ils rentrent direct, par la grande Porte (non, non je n'allais pas vous en faire grâce !) dans le Panthéon de la Musique.
Jim ressuscite son groupe, se laisse pousser la barbe (subterfuge qui ne change rien....) et fonce tête baissée dans l'Underground....

Attention les yeux, à partir de maintenant, ça ne rend plus la main. Comme dans tout bon film Ricain qui se respecte, c'est la fin qu'est la plus belle ....

**********

C'est là que l'on se rend compte également que Jim, outre le fait d'être un musicien génial, un écrivain / poète honnête... est aussi un sacré comédien doté d'une lucidité exceptionnelle.

Il a pris conscience qu'il faut se confondre... à défaut de se faire confondre. Grâce à son personnage rampant qu'il a crée de toutes pièces quelques années plus tôt, il peut faire jouer plusieurs rôles au 'Roi Lézard'. Le public, la Presse, ses acolytes.... personne ne peut s'y retrouver....personne ne peut y échapper. Cette (très) subtile protection lui sert en plusieurs occasions. Bien sûr son authenticité en prend 'un sacré coup'... mais il reste (tout du moins le croit-il), le Manipulateur.

Alors qu'il a désormais autre chose à faire dans la vie que de jouer avec un public tout acquis à sa cause, mais qui n'a pas levé un seul petit doigt quand il s'est fait embarquer par les flics au beau milieu d'un de ses concerts, il tente (tout en sachant dès le début que c'est une cause perdue... ) le tout pour le tout en essayant de déroger au système....

Il publie (dans un premier temps à compte d'auteur) de mauvais textes. Pas grave, sous un nom d'emprunt qui ne dupe personne... Rolling Stone les récupère.. y'a Morrison dessus... et tout ce qui est estampillé Morrison.... fait de l'Argent !

Plus désolant encore : ses 3 acolytes obtiennent une rallonge de 6 mois d'activité Doors (alors que Jim leur a dit ce qu'il souhaitait : ne plus être un personnage public... en clair les Doors pour lui, terminé...)... De toute façon après ces 6 premiers mois, il y en aurait eu 6 autres de plus, puis encore 6 autres... Jim le sait...Jim ne fait plus ce qu'il veut... le système le manipule et lui impose sa conduite... il est prisonnier de son groupe...et, où qu'il aille, quoiqu'il fasse... il sera toujours le chanteur des Doors.

Il n'existe qu'un seul moyen d'échapper à tout cela....



Adjonction de Jerry Scheff (bs)


- 6th LP : L.A. Woman (Elektra EKS 75011 - Mai 71)





LA Woman


1. The Changeling
2. Love Her Madly
3. Been Down So Long
4. Cars Hiss By My Window
5. L.A. Woman
6. L'America
7. Hyacinth House
8. Crawling King Snake
9. The Wasp (Texas Radio and the Big Beat)
10. Riders On The Storm


Le disque tient surtout par une prise de son directe (8 pistes) et par le fait qu'il n'ai été enregistré qu'en 10 jours. L'album est long (48') et immédiat. Jamais chiant. Evidement, son niveau est (une fois de plus) exceptionnel. J'ai retenu deux plus essentiels : les titres LA Woman & L'America. Ces deux morceaux annoncent le son et le style de ce qui se fera plus tard (L'America surtout avec cette rupture musicale en plein milieu du titre, caractéristique du travail d'un Van Der Graaf Generator sur Godbluff/Still Life ou Saints sur Brisbane (Security City), ou encore d'un Bauhaus sur leur first LP... Marquis de Sade également).

Absolument Vital.... Comme tout le reste....



C'est pour ça que l'Art Rock est Beau. Parfois, il est touché par la Grâce.
C'est le cas quand il est servi par des gens comme Jim....



Toutes les références sont Us. Pourquoi ? Procurez-vous (au moins) un pressage vinyle Us original, on en reparle après... (même chose pour Jimi Hendrix).



Epilogue (20 novembre 2008)

Totalement désappointé, Jim était devenu cynique, moqueur, détaché de tout.

Se faisant, il avait su créer un concept totalement exempt de toute vision d'avenir. Exactement dans le même temps, un autre homme, Syd Barrett, y avait songé aussi, en y ajoutant les premiers sons qui allaient, moins de 10 ans plus tard révolutionner la Musique.

L'un choisit de disparaître physiquement, l'autre logiquement....

Aujourd'hui, ils n'ont jamais été aussi présents.... Pour moi, les deux personnages se ressemblent.

********

Sois peinard, ne t'emballes pas... si tu veux que ton Amour dure (Take as it Come). Morrison se cache à Paris ... et ne veut.... rien. Il ne croit pas un seul instant aux idées pacifistes collectives développées par les hippies de tous poils (l'avenir lui donnera raison) et ... alors que Soft Parade est Disque Door, il se passionne pour la Littérature... allant même jusqu'à déclarer que ses textes passeraient mieux sous forme de livres. Il s'intéresse à la Poésie également, en publiant de très bons recueils (cette fois-ci à compte d'éditeur) : The Lords et The New Creatives et surtout An American Player, qui est son ultime opus, et le plus connu. On y découvre, enfin, un Jim emprunt de sincérité qui n'a plus peur d'affronter réellement ce qu'il est : I'm a Changeling / See Me Change.

Le fait de pouvoir enfin être lui même (il n'avait plus à la fin de sa vie de quelconques problèmes matériels...), de pouvoir le dire, d'avoir le courage d'évoquer ses peurs en public (à 27 ans !).. c'est remarquable.

On peut penser qu'à ce moment là, il était en train de cheminer vers un stade adulte (éliminant certaines dévorantes passions qui, au bout du compte, même si elles vous comblent sur le moment, ne mènent quasiment systématiquement à rien...) qui lui aurait convenu et l'aurait rendu heureux.

Las ! Un maudit 'accident' (car s'en est un apparemment) en décida autrement....



Doors The End

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